L’affaire serait risible si elle ne reposait pas sur les tristes événements constatés en Corse, dont Telquel.ma faisait l’écho, le 26 décembre dernier. Un homme, invité par le journal télévisé de France 3 à réagir aux incidents islamophobes constatés en Corse, s’est présenté comme  » le président de l’Assemblée des musulmans de Corse.  » Rachid Birbach, c’est son nom, s’est ainsi exprimé en direct : « J’aimerais tout d’abord vous remercier de m’avoir invité », introduit-il, sans qu’on y décèle la moindre forme de supercherie. Si l’association de Rachid Birbach, l’Assemblée des musulmans de Corse, existe belle et bien, elle ne représente pas véritablement les musulmans de Corse. Sur Facebook, il ne met que des photos de lui et de ses rencontres, et les instances françaises du culte musulman ne reconnaissent pas son existence.

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La mauvaise blague a été très vite démasquée : le journaliste David Thomson, spécialiste du jihadisme et très présent sur les réseaux sociaux, croit à un « fake » en regardant l’interview. Trois jours plus tard, le site spécialisé Arrêts sur Images rapporte que l’individu n’est pas à son premier coup d’essai : « Déjà en 2013, l’homme se présentait en tant qu’imam d’Auxerre, organisant une ‘ conférence d’amitié judéo-musulmane ‘ en présence notamment du président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier ».

Une vitrine dont le culte musulman se serait bien passé

Une vaste blague très vite démasquée mais qui aura quand même eu certaines conséquences : l’homme s’en est en effet pris au Conseil français du culte musulman (CFCM) ainsi qu’à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), « les responsables de tout ce que la communauté musulmane est en train de vivre ».  Et d’ajouter, très remonté : « Ces gens-là (CFCM), ils ne veulent que l’argent ; ils ne sont pas là pour faire un suivi éducatif ni quoi que ce soit ». Mal à l’aise, la journaliste de l’émission lui rétorque que ses propos lui appartiennent à lui-seul.

Dans une interview accordée à nos confrères de l’Express, Abdelmounim Elkhalfioui, président de l’Association qui gère la salle de prière dévastée le 25 décembre dernier en Corse a tenu à déclarer ne pas être « du tout d’accord avec le discours de M. Birbach.» « Nous avons parfois des divergences avec le CFCM sur l’organisation du culte mais c’est lui qui nous représente. En Corse, seul Miloud Mesghati, peut parler au nom de la communauté musulmane », ajoute-t-il, avant de conclure sur cet imposteur : . « Il est libre de s’exprimer, mais pas au nom de la communauté. »