Après le discours du roi, batterie de mesures pour chouchouter les MRE

Lors de son dernier discours, Mohammed VI a critiqué les problèmes administratifs dont souffrent les MRE. Dès les jours qui ont suivi, ministères et administrations ont annoncé prendre le problème en main.

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Ambassade du Maroc à Washington. Crédit : AgnosticPreachersKid/Wikipedia.

Quand le roi dénonce, tout le monde s’active pour rectifier le tir. Dernière preuve en date : son discours lors de la fête du trône du 30 juillet dernier, accompagné d’une série d’annonces pour faciliter les démarches des Marocains de l’étranger. Dans son allocution, Mohammed VI a raconté : « Au cours de mes visites à l’étranger et de mes rencontres au Royaume avec des membres de notre communauté à l’étranger […] nombre d’entre eux se plaignent également d’une série de problèmes dans leurs relations avec les missions consulaires marocaines à l’étranger. » Le souverain a, entre autres, évoqué « la faiblesse des prestations qu’ils leur fournissent, tant pour ce qui concerne la qualité de ces services, que pour ce qui est du respect des délais ou de certaines entraves administratives ».

Accueil dans les consulats

Dès le 5 août, le ministère des Affaires étrangères (MAE) Salaheddine Mezouar a organisé une réunion spéciale sur le sujet. Son cheval de bataille : rendre le personnel consulaire plus efficace. Dans sa déclaration à la presse, les MRE apparaissent comme des Marocains dont il faut prendre le plus grand soin, il évoque la mise en place d’ « une politique de fermeté et de tolérance zéro à l’égard de tout dépassement commis à l’encontre des MRE dans les consulats du royaume ». Une circulaire aurait ainsi été publiée, le MAE s’engageant à imposer des sanctions administratives fermes et immédiates. Salaheddine Mezouar a également annoncé un mouvement d’affectation concernant 70 % des corps consulaires. Une réponse directe aux critiques du roi à l’égard de certains fonctionnaires : « Il faut, d’une part, relever de ses fonctions quiconque a été reconnu coupable de négligence, de dédain pour les intérêts des membres de la communauté, ou de mauvais traitement à leur égard. D’autre part, il faut veiller à choisir les consuls parmi ceux qui remplissent les conditions requises de compétence, de responsabilité et de dévouement au service de nos enfants à l’étranger », a exigé le souverain.

Réforme des procédures administratives

Salaheddine Mezouar a aussi annoncé la mise en place d’un service d’accueil et d’orientation à disposition des MRE, une sorte de sas avant leur venue au consulat, qui prendra la forme d’un numéro vert international censé être opérationnel à partir du 17 août prochain. Le ministre a également insisté sur la mise à niveau des locaux. Le responsable a aussi promis une réforme des procédures administratives auxquelles les MRE sont soumis (obtention des documents d’état civil, homologation des documents, enregistrement de la naissance des enfants…) avant la fin du mois d’août. Parmi elle : la validité de l’extrait de date de naissance passant de trois mois à six mois pour les MRE. Aussi, le ministre est décidé à s’aider du numérique, avec la mise en place d’un « e-consulat » et la numérisation des registres de l’état civil.

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Liberté de choix des prénoms

Le ministère des affaires étrangères a annoncé que des amendements à la loi sur l’état civil allaient être adoptés mais en attendant, pour aller plus vite, les mesures se prennent par voie de circulaires envoyées aux chefs des représentations diplomatiques. Ainsi, une circulaire conjointe du MAE et du ministère de l’Intérieur énonce que les consulats sont tenus de garantir la liberté des parents de choisir les prénoms de leurs enfants. Seule condition : ne pas « attenter aux mœurs et à l’ordre public » (des notions non définies par la loi). En cas de doute, le consulat devra s’en référer à la Haute commission de l’état civil. Le document, évoquerait le choix de certains prénoms comme relevant de la volonté des parents de faciliter l’intégration dans la société d’accueil. Cette circulaire fait directement écho au discours du roi qui dénonçait des « pressions qu’ils [MRE, ndlr] subissent parfois pour se voir imposer certains noms ».

Un guichet unique

Le ministre des MRE Anis Birou a lui aussi fait sa sortie le 7 août. Il a rappelé qu’une circulaire du chef du gouvernement en date du 20 juillet réclame la création d’un guichet unique spécifique pour les MRE dans l’ensemble des administrations et établissements publics et les collectivités territoriales, pour faciliter leurs démarches. Le 10 août, le wali de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer est allé dans le même sens.

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