La justice se mêle-t-elle d’un conflit d’intérêt chez Al Omrane?

Le président du directoire d’Al Omrane confirme dans Al  Massae que neuf responsables de l'entreprise immobilière publique sont dans le collimateur de la justice.

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Photo d'illustration. Crédit : Yassine Toumi.

En février dernier, la Cour des comptes révélait que des responsables d’Al Omrane ont acquis des terrains à des prix très avantageux à Al Harhoura. En avril, le quotidien Al Massae nous apprenait que neuf employés allaient être convoqués devant la justice pour répondre de cette affaire.

Jusqu’à présent, la direction d’Al Omrane ne s’était pas exprimée à ce sujet mais elle vient de sortir de son silence. Dans son édition du 9 juillet, Al Massae annonce que le dossier se trouverait maintenant entre les mains du juge d’instruction, et cite Badr Kanouni, président du directoire du groupe immobilier. Le responsable, toujours d’après le journal, ne nie pas l’histoire et précise que le conseil de surveillance d’Al Omrane travaille aussi sur l’affaire.

Mais contactée par Telquel.ma, la responsable de la communication d’Al Omrane Fatima Mossadeq nous donne autre version. « Ces personnes n’ont pas de problème avec la justice. Il n’y a rien au niveau pénal ou civil. Seuls les magistrats de la Cour des comptes poursuivent leur investigations à propos de ce dysfonctionnement ». Toujours d’après cette source, le conseil de surveillance ne planche pas sur cette affaire et il n’y aurait aucune enquête interne en cours.

Des terrains acquis à 193 dirhams le mètre carré

Que s’est-il passé à Al Harhoura ? D’après les informations de la Cour des comptes et celles émanant de la presse, des dirigeants de l’OST et de l’Erac nord-ouest (entités qui ont fusionné lors de la création d’Al Omrane) se seraient mis d’accord pour que des terrains destinés à des projets touristiques et des espaces verts soient finalement utilisés pour construire des villas destinées à leurs cadres. Le prix des terrains a ensuite été fixé par une commission composée… des mêmes personnes. Le prix de vente n’aurait pas dépassé les 193 dirhams le m², bien en deçà du marché, donc.

Al Omrane est en pleine tempête actuellement. Le rapport de la Cour des comptes sur Al Omrane Rabat a révélé d’autres scandales. L’institution a notamment pointé du doigt un ensemble de 106 villas (le projet Camélias, à Tamesna) qui auraient été réservées au personnel d’Al Omrane et aux fonctionnaires de l’administration publique. Ces biens n’ont donc jamais été mis en phase de commercialisation, comme la réglementation le prévoit pourtant.

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