Sondage: face à la crise, les femmes sont plus confiantes

La confiance en l'avenir est déterminante pour la relance de la consommation. Et d'après le sondage TNS pour le groupe TelQuel, ce sont les femmes qui remportent la palme de l'optimisme.

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Des femmes face à la mer, à Tanger
Des femmes face à la mer, à Tanger Crédit: Antony Drugeon

Comment les Marocains vivent-ils la situation économique -pour le moins morose- actuelle ? Et bien, selon le sondage* réalisé par TNS pour le groupe TelQuel, l’écrasante majorité des Marocains considère être dans une bonne situation financière. 60 % des personnes interrogées qualifient ainsi la situation actuelle de leur ménage de « bonne », et 24 % la considèrent même excellente. Seuls 12 % estiment être dans une mauvaise situation, et 3 % dans une très mauvaise situation.

Mais « satisfaction » ne rime pas forcément avec « optimisme » : ils ne sont « que » 67 % à anticiper une amélioration de leur situation financière l’an prochain, 22 % étant convaincus d’aller vers une dégradation de leur situation  (10 % ne se prononcent pas). Et cet optimisme des deux tiers de la population marocaine est surtout porté par les femmes − elles sont 72 % à anticiper une amélioration de leur situation, contre 62 % des hommes − et les jeunes (74 % des 18-24 ans croient en une année 2015 plus prospère).

Quid de la situation économique du Maroc ?

Quant à leur perception de la situation économique du pays dans sa globalité, les Marocains semblent (presque) aussi satisfaits. 60 % la juge bonne voire très bonne. 33 % la considèrent mauvaise voire très mauvaise, et 7 % ne se prononcent pas. La réponse varie notamment en fonction de l’âge (53 % des 45-54 ans trouvent la situation économique du pays très bonne, contre seulement 19 % des 18-24 ans) et de la situation familiale : avoir des enfants incite apparemment les sondés à avoir une analyse plus sombre de l’état de l’économie, puisque seuls 23 % des personnes avec enfants considèrent que la situation économique du Maroc est très bonne, contre 33 % des sans enfants.

Cette situation économique doit s’améliorer l’année prochaine pour 57 % des personnes interrogées. Là encore, les femmes sont nettement plus optimistes que les hommes, puisque 64 % d’entre elles croient en une amélioration de la situation économique, contre 49 % des hommes.

Photo : Antony Drugeon
Photo : Antony Drugeon

… et du marché de l’emploi ?

Aujourd’hui, 60 % des Marocains considèrent que la situation de l’emploi est bonne (voire très bonne pour la moitié d’entre eux), tandis que 33 % estiment que la situation est mauvaise (voire très mauvaise pour 13 %). Mais là encore, avoir des enfants conduit à une analyse plus sombre, puisque 47 % des personnes avec enfants trouvent le marché de l’emploi déprimé au Maroc, contre seulement 35 % des sans enfants. Les jeunes sont aussi les plus pessimistes quant à la situation de l’emploi, 49 % d’entre eux la trouvant très mauvaise et 24 % mauvaise.

Mais pour l’année prochaine, la situation de l’emploi devrait s’améliorer selon 54 % des Marocains. Un optimisme à nouveau plus important chez les femmes, avec 62 %, contre 46 % chez les hommes.

 

Crédit : Yassine Toumi
Crédit : Yassine ToumiCrédit: Yassine Toumi

L’optimisme prévaut

A plus long terme, les Marocains restent globalement confiants : 49 % se disent tout à fait confiants pour leur avenir, et 20 % plutôt confiants. Seuls 9 % ne sont pas vraiment confiants, et 7 % pas confiants du tout. De même, 88 % des Marocains pensent que le pays va dans la bonne direction, une proportion qui monte à 93 % chez les plus de 45 ans.

Faut-il y voir l’effet de la politique éducative favorisant les écoles privées? Les sans enfants sont plus sereins quant à la direction prise par le pays (90 % de confiants) que les parents (83 %).

Le sondage explore aussi l’optimisme des Marocains à l’échelle d’une génération. A la question de savoir s’ils pensent que leurs enfants vivront mieux qu’eux ou non, 57 % des Marocains répondent « beaucoup mieux », 11 % « un peu mieux », 3 % « de la même manière ». Tandis que 8  et 7 % des sondés prévoient un avenir sombre, voire noir, pour leurs enfants. 15 % ne se prononcent pas.

Là encore, des disparités hommes-femmes ressortent : 63 % des femmes pensent que leurs enfants connaîtront un sort beaucoup plus enviable que le leur, contre seulement 50 % des hommes. Autre particularité remarquable : on est bien plus optimiste dans le Nord qu’à Marrakech : 73 % des sondés dans le Nord répondent « beaucoup mieux » et 7 % « mieux ». En revanche, dans la zone Marrakech-Azilal, ils ne sont que 40 % et 17 % à répondre de même.

*Sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1 000 personnes. Étude téléphonique sur un échantillon représentatif de la population marocaine âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’ensemble des régions, couches sociales et autres critères socio-démographiques est assurée par un échantillonnage aléatoire basée sur la génération aléatoire des numéros de téléphone mobile (RDD = Random Digit Dialing). Les numéros sont générés de manière à ce que tous les Marocains détenteurs d’une carte SIM en activité aient exactement la même chance d’être appelés. Les résultats de l’étude sont redressés afin de ramener la structure de la population marocaine par sexe, région, âge et répartition urbain / rural à la structure réelle de la population marocaine selon les chiffres du HCP.

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