Contre Daech, les Etats-Unis se déploient en Afrique du Nord

Les États-Unis ont annoncé en l’espace de deux semaines le déploiement de 500 espions et de 70 procureurs dans les pays concernés par le retour de combattants terroristes de Syrie. Le Maroc est concerné.

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La Maison blanche
Crédit : Shubert Ciencia / Flickr

Dans un premier temps, le Pentagone a annoncé fin octobre qu’il déploierait quelque 500 agents de renseignement à travers le monde, complétant ainsi le dispositif de la CIA. Ces espions, travaillant pour une nouvelle agence nommée Defense Intelligence Agency (DIA, soit Agence de renseignement militaire), auront pour mission de « collecter des renseignements pour le département américain de la Défense », révélait le 1er novembre le Washington Post.

Un haut responsable des renseignements américain à la retraite révélait sous anonymat au quotidien américain que le Pentagone compter placer ces agents sous couverture « sur des sites très difficiles de par le monde », notamment en Afrique et au Moyen-Orient, « là où Al-Qaïda et l’État islamique ont des points d’ancrage importants ».

Pour rappel, avec plus de 1 500 jihadistes partis combattre en Syrie, le Maroc y est considéré comme le 3e fournisseur de recrues terroristes.

Des procureurs américains pour aider la justice marocaine ?

Mais le volet renseignement sera également complété par un volet judiciaire. Washington a annoncé jeudi 13 novembre le déploiement de 70 procureurs dans 14 pays des Balkans, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, afin d’assister ces pays à « enquêter et traduire en justice les combattants étrangers terroristes », comme l’a expliqué en conférence de presse Eric Holder, ministre américain de la Justice.

Cette coopération, qui doit porter sur le « partage d’information, les enquêtes, les poursuites judiciaires et la lutte contre l’extrémisme violent » selon Holder, concernera certains pays des Balkans (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Kosovo et Serbie) et des pays (non totalement cités spécifiquement) du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, « de l’Algérie au Maroc, jusque dans l’ouest de l’Afrique ».

Ces pays ont été choisis sur évaluation américaine, a précisé le ministre. Mais Holder a tenu à assurer que les pays concernés n’étaient pas censés adapter le système judiciaire américain, les procureurs envoyés sur place étant simplement chargés de « travailler sur la loi en priorité pour voir s’il y a des pratiques judiciaires que nous (le département américain de la Justice, ndlr) pouvons aider à faire progresser » et pour vérifier si le pays dispose de « lois conformes à la convention de l’ONU sur l’antiterrorisme ».

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