Pourquoi la CDG revend Atlanta ?

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Assurances. Le désengagement partiel de la CDG du tour de table de la compagnie d’assurances lui permet de réaliser une belle plus-value. Holmarcom, de son côté, se renforce pour avoir une grande marge de manœuvre.

Quelques jours seulement après l’annonce d’un méga-plan d’investissement s’élevant à 235 milliards de dirhams d’ici 2030, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) cède 30% de ses parts dans Atlanta à Holmarcom, le holding de la famille Bensalah, réalisant ainsi une opération très rentable. Le bras financier de l’Etat avait acquis 40% de cette compagnie en 2005 pour un montant de 440 millions de dirhams. Aujourd’hui, la CDG revend 30% du capital pour 1,2 milliard de dirhams, soit une plus value de 760 millions de dirhams tout en conservant 10% dans le capital d’Atlanta.

Revirement stratégique

La concrétisation de la revente clôt ainsi le long feuilleton de rumeurs qui planait depuis une année déjà sur le retrait de la Caisse de l’entreprise des Bensalah. Si, en 2005, la Caisse, dirigée à l’époque par Mustapha Bakkoury, avait justifié son entrée dans le capital de la compagnie  par sa volonté de renforcer sa présence dans le secteur des assurances, aujourd’hui l’institution opte davantage pour le développement de ce segment à l’international. Ce constat se confirme par les récentes déclarations de Anas Houir Alamy, l’actuel directeur, qui affirme que « pour l’avenir, la CDG entend poursuivre l’internationalisation de ses filiales en Afrique et au Moyen-Orient». D’ailleurs, la Société centrale de réassurance (SCR), l’autre filiale de la CDG dans le secteur de l’assurance, commence à déployer ses activités sur les marchés subsahariens et du Moyen-Orient, notamment avec l’ouverture d’un bureau de représentation à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’objectif étant d’améliorer les résultats de l’entreprise en cherchant des points de croissance sous d’autres cieux. Et pour cause, l’année 2013 n’a pas été de tout repos pour la SCR, impactée par la fin de la cession légale suite à l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Une activité qui représentait 60% de ses revenus en 2009. Un changement qui a pesé sur le chiffre d’affaires de la CDG en 2013 à hauteur de 250 millions de dirhams.

A l’assaut de l’Afrique

De son côté, Holmarcom renforce avec cette acquisition son pôle financier autour de ses deux compagnies d’assurances, Atlanta et Sanad. « Cette transaction ne va pas fondamentalement influencer la gestion de ces entreprises, le management des deux compagnies étant déjà assuré par Holmarcom. Elle va par contre se matérialiser par un renforcement majeur des synergies », souligne le groupe. Le processus de coopération entre les deux compagnies, initié dès 2006, va donc s’accélérer au cours des prochains mois pour permettre à Atlanta et Sanad de consolider leurs positions dans le secteur des assurances au Maroc, mais pas seulement. Holmarcom compte prospecter efficacement les pays subsahariens pour s’y implanter, soit par des prises de participations majoritaires dans des compagnies d’assurances existantes, soit par la création de nouvelles.

Avec cette stratégie, Holmarcom espère améliorer la performance de ses deux filiales. « L’objectif est de revenir dès 2014 à des niveaux de résultats plus en phase avec le marché, en améliorant notamment les résultats financiers des placements opérés par les deux compagnies », explique-t-on chez Holmarcom.   

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