Exclusif. Les secrets de la vente de Cosumar

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L’année démarre fort pour le holding royal. Il vient de céder 24,5% de sa filiale sucrière pour 1,94 milliard de dirhams. C’est la deuxième phase du processus de désengagement de cette entreprise, amorcé en avril dernier par la vente de 27,5% au groupe asiatique Wilmar. Le bloc qui vient de transiter sur le marché est destiné à une douzaine d’investisseurs institutionnels qui paieront 1900 DH l’action Cosumar, soit 100 DH de moins que le prix payé par Wilmar.

Parmi ces institutionnels, sept ont signé un pacte d’actionnaires avec le partenaire industriel, Wilmar en l’occurrence, pour stabiliser le contrôle de Cosumar avec 54% du capital. « Nous avons tenu à structurer l’opération de manière à garantir la marocanité de la société, tant dans son actionnariat que dans sa gouvernance et ce compte tenu du double caractère stratégique de l’actif Cosumar, lié à la qualité de produit de première nécessité et à l’existence de l’amont agricole », explique Aymane Taud, directeur à la SNI.

Ce pacte d’actionnaires prévoit une répartition des sièges dans le conseil d’administration qui rester majoritairement marocain (sur 9 administrateurs : 3 représentants de Wilmar, 3 représentants des investisseurs institutionnels, 2 administrateurs indépendants ainsi que le PDG) mais aussi une clause de non-cession pendant cinq ans. L’établissement d’un pacte entre actionnaires implique forcément le lancement d’une offre publique d’achat obligatoire pour les actionnaires minoritaires.

Retrouvez le détails de la nouvelle composition du capital de Cosumar dans l’infographie interactive.

 

La SNI, qui détient désormais moins de 10% de Cosumar, ne devrait pas y participer. Le holding royal vendra le reliquat de sa participation directement sur le marché via une offre publique de vente (OPV). Aucune date n’a encore été fixée pour cette opération, mais si les conditions de marché continuent de s’améliorer (le cours de Cosumar en Bourse a progressé de plus de 22% durant l’année 2013), il n’est pas impossible de voir la SNI passer à l’action dès cette année. Le holding royal est également attendu sur d’autres grandes opérations, notamment la finalisation du désengagement des sociétés Lesieur et Centrale Laitière.

Ce retrait du holding royal du secteur agro-alimentaire s’inscrit dans une vision stratégique du groupe dévoilée en 2010 et reliftée à plusieurs reprises entre temps. Elle est loin de représenter un désengagement définitif de Mohammed VI des affaires. La manne de deux milliards récoltée avec cette dernière opération sur Cosumar servira essentiellement au remboursement des dettes du holding SNI, mais aussi au financement des différents projets d’investissements des filiales où il est toujours majoritaire.

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