L’image positive qu’a le roi défunt auprès de la population israélienne s’est révélée au grand jour à sa mort. Les médias locaux lui ont ainsi consacré une foultitude de talk-shows et d’éditions spéciales. Et à l’heure du bilan de son règne, ils sont passés outre les exactions en matière de droits de l’homme, sujet qui ne les concernait pas directement, pour regretter avant tout son rôle de conciliateur dans le conflit israélo-arabe. “Il est particulièrement triste d’avoir à déplorer la mort de Hassan II, un des rares amis d’Israël dans le monde arabe”, écrit ainsi le Jerusalem Post. Les Israéliens d’origine marocaine ont,  quant à eux,  exprimé leur douleur de manière épidermique. “Je sais que cela peut sembler ridicule, mais quand j’ai vu le présentateur de la télévision marocaine annoncer la mort du roi, j’ai éclaté en sanglots”, témoigne à l’époque un Israélien d’origine marocaine dans un quotidien local. Pour Hassan II, beaucoup ont porté le deuil pendant huit jours, comme le veut la tradition juive. “Nous ne marierons pas nos enfants et ne fêterons aucune Bar Mitzvah pour montrer notre respect et notre affection pour le roi”, déclarait un leader de la communauté juive marocaine d’Israël, après le décès de Hassan II. Belle exercice d’amnésie, sachant que des recherches historiques ont souligné que le roi défunt aurait “monnayé” la migration des juifs vers Israël.