A. Benabdeslam. “A bas la peine de mort !”

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Le Maroc s’est abstenu lors du vote à l’ONU, d’une résolution en faveur d’un moratoire sur l’exécution de la peine de mort. Stupéfaits, les abolitionnistes, comme le vice-président de l’AMDH, demandent à rectifier le tir.

 

Pourquoi le Maroc n’a-t-il pas voté ce moratoire aux Nations Unies ?

A l’AMDH, et en général au sein de la Coalition marocaine contre la peine de mort, nous avons été surpris par une telle abstention. Elle est incompréhensible de la part d’un pays qui vient de se doter d’une Constitution dont l’article 20 garantit le droit à la vie. Et nous ne trouvons pas d’explication si ce n’est celle, pour le Maroc, de s’aligner sur la position de pays comme les Etats-Unis ou les monarchies du Golfe.

 

Que comptez-vous faire au sein de la Coalition ?

Nous avons saisi, par écrit, le Chef du gouvernement et nous attendons une réponse. Mais le Maroc a l’occasion de se rattraper lors du vote en séance plénière de l’Assemblée générale de l’ONU, le 20 décembre. Nous ne comprenons pas pourquoi des pays comme la Tunisie et l’Algérie ont franchi le pas et non le Maroc qui, dans les faits, n’a procédé à aucune exécution depuis 1993.

 

Les tribunaux du pays prononcent toujours la peine capitale. Qu’en dites-vous ?

C’est un autre volet du débat et la situation n’est pas rassurante. Depuis mai 2012, la justice a condamné 7 personnes à la peine de mort. Ce qui est encore plus stupéfiant, c’est que deux des condamnations sont tombées le 10 octobre, journée mondiale de l’abolition. De ce fait, nous avons aujourd’hui 116 personnes qui attendent dans les couloirs de la mort.          

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