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Le jour de Chabat

Le seigneur de Fès l’a fait ! Ça y est, Hamid Chabat est le nouveau big boss de l’Istiqlal. Lui, le simple ould cha3b qui gravit une à une les marches du pouvoir se retrouve aujourd’hui leader du 2ème parti du pays, une famille politique réputée pour son hégémonie et son clanisme. Et ça ne va pas s’arrêter là. Désormais, Hamid Chabat va viser –et c’est légitime- le poste de Chef de gouvernement. Et il a toutes ses chances d’y arriver. Il a déjà démontré que c’est une véritable machine à gagner, une bête politique capable de tout écraser sur son passage. Il serait prêt à aller loin, très loin pour arriver à ses fins. Déclencher une crise politique, ça ne lui fait pas peur s’il est convaincu de l’opportunité qu’elle pourrait présenter pour sa carrière ; faire tomber prématurément le gouvernement Benkirane, il s’y prêtera de bon cœur s’il estime avoir une chance de le remplacer. En plus, il n’a pas son égal quand il s’agit de jeux de coulisses, de petits coups bas et autres manœuvres politiciennes. Le député-maire de Fès, patron d’un grand syndicat, devenu secrétaire général de l’Istiqlal, va désormais jouer dans la cour des grands. Et on peut compter sur lui pour donner très vite le la. Il va sans doute chercher à imposer son statut parmi les leaders de la majorité et (se) prouver que son pouvoir d’influence atteint désormais les plus hautes sphères. D’ailleurs il a déjà promis un remaniement ministériel, une décision qui dépasse même le Chef de gouvernement puisqu’elle se négocie avec le roi. Pas simple comme examen de passage !

 

L’après-Gerets

Comme ça, il faut tourner la page Gerets, juste parce qu’on l’a remplacé par Rachid Taoussi. Ok, si vous voulez. Mais vaut mieux prévenir, dès la première contre-performance de l’équipe nationale, les problèmes de fonds ressurgiront. On reparlera à nouveau de cette fédération à la présidence assez curieuse. Voyez-vous, quand le patron de la fédé, Ali Fassi Fihri, se met volontairement sur la touche dans le processus de choix d’un nouveau sélectionneur, c’est l’aveu par excellence de son incompétence dans le domaine. Il admet qu’il n’est pas à sa place mais paradoxalement il refuse toujours de passer la main. Ça sera peut-être pour la prochaine crise inchallah. Car il n’y a plus désormais de sélectionneur à faire sauter. Rachid Taoussi, le nouveau venu, est l’homme d’un seul match. Il a accepté de ne rien négocier avant l’issue de la rencontre contre le Mozambique où il devra surmonter un handicap de deux buts pour décrocher avec les Lions un ticket pour la CAN 2013. Ça se tente et personne ne lui en voudra s’il boit la tasse. Mais n’aurait-il pas été plus motivant que la fédé lui fasse une promesse concrète ? Qu’elle annonce officiellement les termes du contrat qu’elle lui réserve s’il réussit l’exploit de nous emmener en Afrique du Sud ? C’est tout de même contreproductif que de le laisser se défoncer sans lui promettre la récompense. A moins que les responsables fédéraux l’aient déjà fait et veulent encore une fois garder secrètes les clauses du contrat du nouveau coach…

 

La boss n’aime pas la presse

Le Chef du gouvernement, une brochette de dix ministres en accompagnateurs, un panel regroupant le gratin des grands patrons, des businessmen qui pèsent pour plus de la moitié du PIB… c’est la crème de la crème des décideurs qui était rassemblée au siège de la Confédération générale des entreprises du Maroc, la semaine dernière. Une faune qui ne se réunit que pour les grands événements, comme ces rencontres “gouvernement – syndicat des patrons”, habituelles à la veille de la présentation de la Loi de Finances. Mais, cette année, la kermesse des puissants a pris les allures d’une fête privée. Meriem Bensalah, fraîchement propulsée patronne des patrons, a décidé d’exclure les médias de l’événement, à l’exception des télévisions publiques et de l’agence MAP. Comme si l’opinion publique n’a le droit de connaître des négociations entre patrons et gouvernement que ce qu’on veut bien lui dévoiler par le canal officiel… Ce cloisonnement est surprenant venant de la part d’une Meriem Bensalah que le monde des affaires nous présentait comme une entrepreneuse, fonceuse, indépendante, ouverte aux médias… En limitant sa communication aux seuls supports officiels, elle se façonne l’image d’une patronne recroquevillée avec un penchant marqué pour la langue de bois. Serait-ce la véritable nature d’une femme pas trop sûre d’elle, qui veut garder le contrôle sur son image qui se révèle ? Ou serait-ce une simple maladresse de débutante, sans doute mal conseillée, qui sera vite réparée ? On verra…

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