Le PJD nouveau est arrivé

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Porté aux affaires par les urnes, le parti islamiste profite de son 7ème congrès pour entériner auprès de ses bases sa nouvelle stratégie : révolu le temps de la contestation, l’heure est à la realpolitik et à la gestion des équilibres avec les autres composantes du pouvoir.

 

Abdelilah Benkirane est un homme heureux. En juillet 2008, lorsqu’il a pris les rênes du PJD, il ambitionnait tout juste d’en faire “un parti comme les autres” et de décrocher (au mieux) quelques portefeuilles ministériels. Cinq ans plus tard, la formation islamiste dirige le gouvernement et dispose de 107 députés au parlement. Un record ! En se présentant devant le septième congrès de son parti, Abdelilah Benkirane était donc d’une sérénité de gagnant (voir encadré p.23). Assuré de rempiler à la tête de la formation islamiste, l’homme a choisi de faire les choses en grand. La grand-messe de son parti a fait le plein. 20 000 participants lors de la séance inaugurale, 3300 congressistes, 450 invités originaires de 20 pays, 49 heures de débats et une organisation quasi parfaite.

Pour l’occasion, les patrons des principales formations politiques marocaines ont fait le déplacement. Salaheddine Mezouar, ex-ministre des Finances, a même dû interrompre ses vacances en Espagne pour répondre à l’invitation, ignorant au passage la polémique déclenchée par des députés du PJD au sujet d’indemnités qu’il se serait injustement versés durant la précédente législature. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Mezouar a constaté que le PJD est aussi bien huilé qu’un fusil prussien. Il n’était pas le seul dépité. “Je suis obligé de reconnaître que l’organisation est parfaite. Le PJD a réussi là où nous avons échoué”, a notamment affirmé Hamid Chabat, membre du comité exécutif de l’Istiqlal, dont le congrès a fini en queue de poisson il y a tout juste quelques semaines.

 

Notre ami le roi

Ce n’est pas la seule leçon de politique qu’à reçue Hamid Chabat. Alors que le candidat au secrétariat général de l’Istiqlal est englué dans une guerre des chefs, Benkirane faisait carton plein auprès des instances dirigeantes et des militants. Il était reconduit à la tête de sa formation avec 85% des voix. “Benkirane avait besoin que son parti lui renouvelle sa confiance pour mieux affronter les échéances à venir”, résume sobrement ce dirigeant du PJD. Mission accomplie. La très grande majorité des congressistes ont accepté son réajustement de l’action du parti. Leur leader étant désormais aux affaires, et non plus dans l’opposition, il leur faut composer avec une nouvelle théorie politique.

Coup d’œil sur l’intitulé : le “militantisme démocratique”, message prôné lors du précédent congrès, cède la place au “partenariat efficace pour la construction démocratique”. L’expression, assez consensuelle, réussit un joyeux équilibre. Le PJD annonce à ses troupes que le chemin vers une réelle démocratie est encore loin et qu’il passe forcément par les allées du Palais (voir encadré p.22). Un exercice de funambule qui n’a pas été du goût de certains. “En cette phase transitoire, nous avons encore besoin de militantisme démocratique. Le gouvernement n’a pas encore les moyens de son action et reste dépendant de la volonté de l’institution monarchique”, a notamment plaidé le député meknassi Abdellah Bouanou, qui a été l’un des rares à tenir ce discours. “Il faut faire bloc derrière le chef”, semblaient lui répondre en chœur des congressistes qui, dans leur grande majorité, ont validé sans broncher la nouvelle feuille de route de Benkirane.

 

Direction reliftée

Ce premier point obtenu, le secrétaire général a eu les coudées franches pour resserrer quelques boulons. Il a d’abord pesé de tout son poids pour la réélection de Saâd-Eddine El Othmani à la tête du conseil national, plaidant en faveur d’une “continuité des appareils partisans”. C’était aussi un moyen habile de contenir les sympathisants de son éternel rival au sein du parti, et de se prémunir contre une éventuelle “scission idéologique”. Ensuite, le patron a mis un bon coup de clé de 12 au nouveau secrétariat général, effaçant de son organigramme quelques trublions du parti. Dans le lot des “bannis”, on retrouve deux fortes têtes : Abdelaziz Aftati et Abdellah Bouanou. En s’attaquant respectivement à l’ancien ministre des Finances et à certains walis et gouverneurs, tous les deux ont déclenché des polémiques qui ont failli écourter la lune de miel entre le PJD et le Palais. “Abdelilah Benkirane s’est déjà plaint de ces électrons libres qui lui causent du tort à cause de leurs sorties non calculées. Lors du congrès, il avait une occasion rêvée pour marquer sa distance et signifier son désaccord avec eux. Il l’a fait”, commente un membre de la jeunesse islamiste.

 

V comme Victimisation

Benky jouait sur du velours. Il avait déjà bien travaillé ses troupes sur l’air de “tout le monde nous veut du mal”. Des milieux occultes souhaiteraient qu’il échoue en tant que Chef de gouvernement. De puissants lobbys refuseraient de se plier aux “nouvelles règles de transparence et de bonne gouvernance”. Autant d’expressions vagues utilisées par Benkirane et qui pourraient tout aussi bien désigner l’entourage royal, les milieux économiques ou l’opposition. Peu importe au fond. L’idée est ailleurs : “Le PJD a compris qu’il était plus fort lorsqu’il avait un ennemi désigné. Lorsqu’ils sentent la menace, les islamistes font bloc derrière leurs chefs, leur excusant tous les compromis au nom du pragmatisme politique. Benkirane a donc tout intérêt à maintenir la pression sur ses bases”, analyse cet observateur.

Le Chef du gouvernement connaît à coup sûr le mode de fonctionnement de ses troupes. Il sait aussi que, parfois, il n’a même pas besoin de préciser l’ennemi ; il s’auto-désigne. “Lorsqu’au nom des libertés individuelles, des militants revendiquent la dépénalisation des relations sexuelles en dehors du cadre du mariage ou la liberté de rompre publiquement le jeûne durant le ramadan, c’est paradoxalement le PJD qui profite de la polémique en s’érigeant en défenseur de la morale publique”, commente ainsi notre observateur. Il a donc suffi à Benkirane de ne rien lâcher sur le terrain de la morale pour ne pas se couper de ses bases qui, cerise sur le gâteau, ressortent dopées à chaque débat de société. Il a ainsi laissé botter en touche sa ministre de la Femme, Bassima Hakkaoui, à propos de l’avortement. Il a ensuite observé son ministre de la Justice, Mustafa Ramid rappeler les peines d’emprisonnement pour les relations hors mariage. En bon tacticien, Benkirane a su rester mainstream pour plaire au plus grand nombre…

 

 

PJD/palais. La loi des déséquilibres

“Un partenariat efficace pour une édification démocratique”. Le leitmotiv du dernier congrès du PJD résume à lui seul la nouvelle relation qu’espère établir le parti islamiste avec le Palais. Il exprime le désir de rééquilibrer les rapports avec Mohammed VI. Car, pour l’heure, la participation de la formation de Abdelilah Benkirane à certaines décisions stratégiques s’est avérée proche du zéro pointé. Les “islamistes de Sa Majesté” se sont retrouvés avec la portion congrue lors des nominations aux offices, ils ont dû valider la liste des walis sans pouvoir proposer de noms, et ont été condamnés à revoir leur copie lors de la polémique sur le cahier des charges de l’audiovisuel. Cela fait beaucoup de couleuvres à avaler en l’espace de six mois. Aujourd’hui, la reconduction de Benkirane par un vote massif au poste de secrétaire général du PJD est censée lui donner un blanc seing du parti et des militants pour poursuivre son savant jeu d’équilibre avec le Palais. Fort du soutien de leurs bases, ses ministres et lui ont ainsi fait taire les critiques d’un certain nombre de congressistes sur les immixtions royales dans leur politique gouvernementale. Ils ont à présent l’esprit tranquille vis-à-vis de leurs troupes pour gérer les futurs dossiers chauds, à savoir les lois organiques sur les élections, la régionalisation et les nominations des hauts commis de l’Etat. Même si le score de république bananière enregistré par Benkirane et ses ministres, lors du congrès, ne leur donne pas plus de marge de manœuvre pour contrer la mainmise du Palais sur l’essentiel.

 

 

Plébiscite. Ave Benky !

Abdelilah Benkirane a fait son entrée au congrès du PJD en général conquérant, auréolé de sa victoire aux législatives. Il s’est posé d’emblée en Chef de gouvernement, ayant ouvert les portes du pouvoir à une formation cantonnée depuis 15 ans dans l’opposition. Il était armé pour mener la future bataille des communales pourvu qu’on lui confie à nouveau les rênes du PJD. “Ma candidature ne dépend pas uniquement de moi, mais ce sont les membres du conseil national du parti qui devront faire leur choix”, affirmait-il au début du congrès.  Une déclaration pour la forme. A son arrivée, deux haies de dirigeants du parti de la lampe, ministres et caciques du parti mêlés, l’attendaient telle une garde prétorienne saluant son chef incontesté. Même Saâd-Eddine El Othmani, son ancien rival rentré dans le rang, lui rendait les hommages. Tout au long du raout islamiste, Benkirane jonglera entre les discours. Un coup chef de parti en campagne, il souligne “l’importance de veiller à l’unité des rangs”.

Un autre patron de l’Exécutif, il en appelle à l’“éthique, la proximité des citoyens et aux résolutions de leurs problèmes”. Mais quelle que soit la casquette choisie, il ne se départira jamais de ses accents de tribun de la plèbe, sa marque de fabrique, qui lui fait dénoncer les poches de résistance au changement, les rentiers, tous ces patriciens de la politique et de l’économie. Il en a appelé au peuple qui l’a porté au pouvoir, dont il se fait l’écho, qu’il brosse dans le sens du poil : “Je tiens à dire à ceux qui croient que la politique est le moyen d’amasser des fortunes ou que l’ère de la manipulation reprendra (…) ce temps est désormais révolu”. Le Printemps arabe et le PJD sont  passés par là, Benkirane a franchi le Rubicond pour lutter contre la corruption, marquant le passage à la vertu et à la rigueur morale chères aux premiers temps de l’antiquité romaine. Comediante, tragediante, la blague bien placée, la larme facile. Plus que jamais Rex Communicator. Alea jacta est…

 

Barbus en chef. Dix de der

Qu’ils soient idéologue, hussard, conseiller, gestionnaire ou pilier du parti, ils sont les dix cartes atouts du PJD.

 

Abdelaziz Aftati

Le bulldozer

Pur produit du Mouvement unicité et réforme (MUR), le député d’Oujda a payé ses écarts de conduite. Il avait notamment accusé Salahedine Mezouar et Noureddine Bensouda d’avoir perçu des primes “illégales”. Benkirane a sorti le carton rouge durant le congrès. Aftati a été “expulsé” du secrétariat général du parti.

 

Abdellah Baha

Le pacificateur

Numéro 2 du gouvernement, il a supervisé la préparation de la grand-messe du parti. Une réussite à mettre à son actif. Il se maintient comme suppléant de Benkirane au PJD, en étant reconduit comme premier secrétaire général adjoint. Compagnon de route du Premier ministre, Baha est le médiateur chargé de rapprocher les positions des dirigeants islamistes et aplanir les difficultés. Omniprésent, il a aussi la tâche de coordonner l’action du parti avec les autres composantes de la majorité gouvernementale.

 

Abdellah Bouanou

La nouvelle star

Travailleur infatigable, le jeune député de Meknès participe activement à la commission parlementaire de l’Intérieur. Cet homme, qui en connaît un rayon sur la question, a été chercher des poux dans la tête de Mohand Laenser. Motif de l’épouillage : les prérogatives des walis et des gouverneurs que Bouanou contestait. Cela n’a pas manqué de créer des bisbilles entre Benkirane et son ministre MP de l’Intérieur. Le Chef de gouvernement devait déjà écoper pour sauver une coalition qui prend l’eau bien souvent. Et voilà que Bouanou lui pique des bouillées. Punition : le jeune député a été écarté du secrétariat général. Depuis, certains voient en lui un successeur à Ramid époque “grande gueule”.

 

Mustapha El Khalfi

Mister com’

S’il y a quelqu’un qui s’est pris des coups, c’est bien lui, suite à la polémique sur le cahier des charges de l’audiovisuel. Il rempile cependant à la direction, et reste pour les siens un héros sacrifié sur l’autel de la majorité et des “lobbies” des médias publics. Et c’est bien connu, les héros ne meurent jamais, comme quoi, il ne faut pas l’enterrer trop vite.

 

Abdelali Hamieddine

Le nouvel idéologue

La thèse politique du 7ème congrès et, avant cela, le programme électoral des dernières législatives, portent sa marque. Politologue, il est l’un des protégés de Mustafa Ramid à qui il a succédé à la présidence de “Karama”, l’ONG des droits de l’homme pro-PJD. C’est, entre autres, grâce à lui que son parti a bonne presse chez les détenus salafistes. Il rempile à la direction.

 

Abdelaziz Omari

Le gestionnaire

Le député casablancais BCBG a enfin décroché une place au soleil. Président du groupe parlementaire, cet ingénieur des télécoms a été élu directeur général du parti, poste nouvellement créé pour soulager les autres membres du secrétariat général dans la gestion des affaires courantes. Il a la confiance de ses frères grâce à son parcours académique et militant. Un mec carré, quoi.

 

Jamaâ Moâtassim

La boîte noire

Grand connaisseur de l’organisation centrale et locale du parti, il a largement contribué au sacre du PJD, le 25 novembre dernier. Ayant été incarcéré pour une affaire d’infraction aux règles d’urbanisme, à l’instigation du PAM accusent les islamistes, il a été réhabilité par Benkirane et de belle manière : il est devenu le directeur de cabinet du Premier ministre. Moâtassim est dans les petits papiers de Benky et devrait être coopté directement au secrétariat général, un droit qu’accorde le règlement du parti à son boss.

 

Abouzaïd El Mokri’e

Le fqih

Théologien et linguiste, le député d’Azemmour est connu pour ses sorties incendiaires à chaque fois que l’expression “libertés individuelles” est évoquée. C’est lui qui sillonne le pays pour d’interminables colloques et conférences sur les thèmes de la morale. Une “mobilisation spirituelle” qui resserre les bases du parti. Mais jugé trop impétueux par Benkirane, il a été “démissionné” du secrétariat général.

 

Saâd-Eddine el Othmani

La force tranquille

Il a fait de la figuration lors de l’élection du secrétaire général, mais son aura reste intacte. C’est ainsi qu’il ne part pas les mains vides puisqu’il a été réélu président du conseil national avec la mention très bien : 72,80% des voix. Les militants du PJD l’ont bien noté car il a su négocié les moments difficiles quand, après les attentats de 2003, le parti était sur le point d’être dissous.

 

Mustafa Ramid

Sage comme une image

Enfant terrible du PJD, il en a fait voir de toutes les couleurs à sa direction en se rangeant aux côtés du M20, puis en menaçant de claquer la porte du parti. Très populaire chez les militants, il a eu tout de même le soutien du staff qui a fait des mains et des pieds pour l’imposer au ministère de la Justice. Depuis, il a changé du tout au tout et ses sorties tonitruantes ont fait place à une discrétion tout anglaise. Le poids des responsabilités sans doute. Choisi par une partie des congressistes comme candidat au poste de secrétaire général. Ramid s’est désisté au profit de Benkirane sans se poser de question. Désormais discipliné jusqu’au bout des ongles.

 

Structures Le doigt sur la couture

Les islamistes ont une hiérarchie stricte, des rouages bien huilés, des idéologues en amont, des parlementaires bouillonnants ainsi qu’une jeunesse hyperactive en aval. Et, pour ne rien gâcher, un pied dans la vie syndicale. Scan d’une machine à gagner.

 

Secrétariat général Le politburo

Le secrétariat général garde la main haute sur toutes les affaires cruciales du parti, même si le PJD préfère vendre l’image d’une démocratie interne et de centres de décision multiples. Cet état-major d’une trentaine de membres tranche sur les candidatures à tous les postes, donne les grandes orientations et intervient pour accepter ou refuser un membre. Au sein de cette structure, le secrétaire général, Abdelilah Benkirane, est devenu quasi omnipotent. Il a proposé la liste des autres membres de la direction au conseil national. Mieux, il a toute latitude de coopter directement 7 autres membres. Les autres instances sont de fait réduites à un simple rôle de chambres d’enregistrement.

 

Direction générale Le back-office

Une formation efficace, c’est d’abord une charnière centrale en béton. Et, en la matière, le parti de la lampe est blindé question défense et dépenses. Il est organisé, en bonne santé financière et il communique bien. Le PJD a donc décidé d’étendre le champ d’intervention de sa direction générale lors de son congrès. Avec Abdelaziz Omari à sa tête, cette team renforcée est appelée à tout gérer, y compris les sections du parti et les élections. Elle sera de surcroît une force de proposition pour le secrétariat général.

 

Parlementaires La force de frappe

Avec plus de 100 députés, le groupe PJD au parlement fait figure d’épouvantail au sein de l’hémicycle. Ses élus contrecarrent l’opposition, mènent la vie dure aux grands commis de l’Etat, obligés de répondre à leurs convocations comme le prévoit la nouvelle Constitution. Les députés islamistes n’hésitent pas à attaquer leur propre majorité, se comportant parfois en parti d’opposition. Le ministre de l’Intérieur MP, Mohand Laenser, l’a appris à ses dépens quand ils lui ont reproché la répression des manifestations à travers le Maroc. Le reste du temps, ils permettent aux ministres islamistes de monopoliser une bonne partie du temps d’antenne à la télé par le biais des questions orales.

 

Jeunesse Le vivier discipliné

Forte de plus de 10 000 adhérents, elle est aujourd’hui l’une des jeunesses partisanes les plus efficaces de la scène politique. Elle se mobilise en masse lors des campagnes électorales, servant de petites mains aux candidats islamistes, en plus d’être un acteur actif au sein des organisations parallèles du PJD. Elle est un vivier de cadres et d’idées pour le parti. Aziz Rabbah en est la preuve vivante puisqu’il a dirigé les jeunes du PJD avant de devenir ministre. Les islamistes comptaient 42% de jeunes lors du dernier congrès de la formation, signe de leur désir constant de rajeunir leurs troupes. Ils ont d’ailleurs donné leurs chances à trois d’entre eux, en les intégrant le secrétariat général.

 

Syndicat L’UNTM calmant social

Sa création date de 1973 sous la houlette de Abdekrim Khatib, mais l’UNTM (Union nationale du travail au Maroc) n’a déployé ses ailes qu’au milieu des années 2000. Aujourd’hui, c’est la 5ème centrale syndicale du pays et elle revendique une place non négligeable dans l’éducation nationale, l’agriculture ou encore les collectivités locales. Son poids est la garantie pour Abdelilah Benkirane d’avoir, au moins dans ces secteurs, une relative paix sociale en ces temps de grogne syndicale. Mohamed Yatim, dirigeant de l’UNMT, a offert au Chef du gouvernement son baptême des meetings syndicaux, le 1er mai 2012. Une tribune, une de plus.

 

MUR Les gardiens du temple

Le Mouvement unicité et réforme (MUR), créé en 1996, est la caution religieuse et la base idéologique du parti qui, en retour, doit décliner une lecture politique de l’islam. L’organisation a toujours affirmé n’avoir aucun ascendant sur le PJD. Ce ne sont pourtant pas les preuves qui manquent. Bon nombre de dirigeants du parti islamiste ont un pied dans le MUR en tant que membres : Mustapha El Khalfi, Abdellah Baha et Mohamed Yatim pour ne citer qu’eux. Qui plus est, le quotidien Attajdid, porte-parole du PJD, est en fait la propriété de cette organisation. Le MUR, en plus de donner le la au parti de la lampe, lui fournit aussi une bonne partie de son électorat.

 

 

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