Casablanca, 9 heures du matin. Le tramway bondé s’arrête brusquement au niveau de la station Sidi Maarouf. En cause : des manifestants bloquent la voie. Le conducteur essaie de forcer le passage. En vain.
Face à lui, des usagers, excédés par les retards répétitifs, comptent bien en découdre. Rapidement, quelques cadres de Casa Transports, rejoints par des agents de police, essaient d’entamer le dialogue avec les manifestants.
L’un d’eux brandit une convocation à un entretien, qu’il a raté à cause du retard du tram. Un autre s’époumone à dire qu’il a perdu un premier boulot à cause de ces retards, et qu’il est sur le point d’en perdre le second. Des jeunes femmes expliquent qu’elles ont accumulé des avertissements de la part de leur patron parce qu’elles arrivent toujours en retard. Pour la plupart, ces personnes ont attendu leur tram depuis 7h30.
Ces perturbations de la circulation ont commencé en août dernier, au même moment que le début des tests préliminaires pour le lancement de la seconde ligne de tramway. « Pour la deuxième ligne, nous sommes en phase de tests et de marche à blancs, » nous explique Shada Taib, chargée de communication auprès de la direction générale de Casa Transports. La marche à blanc consiste à faire fonctionner le tramway sans voyageurs dans les conditions réelles de circulation.
« Cela permet de tester tous les systèmes, que ce soit d’alimentation électrique ou d’exploitation, l’homogénéisation et le bon fonctionnement de tous les systèmes. Il s’agit pour le réseau d’avoir un système de gestion unifié, » poursuit-t-elle.
« Par moment, il arrive que les tests qui se déroulent sur la deuxième ligne provoquent certaines perturbations momentanées de la première ligne, » explique notre interlocutrice.
Elle rassure : « Les équipes travaillent nuit et jour pour minimiser l’impact des tests sur les usagers de la première ligne. Les perturbations ne vont pas continuer jusqu’à la mise en service de la seconde ligne. »
Cette mise en service est prévue pour fin 2018. La date exacte sera fixée par le Conseil de la ville.