Pour Benabdellah, une réforme de l'article 47 serait “une basse manœuvre pour doubler le PJD”

Lors de l'émission « Confidences de presse » sur 2M le 28 avril, le secrétaire général du PPS a commenté ses relations avec le PJD. Nabil Benabdellah est aussi revenu sur l'appel de certains partis à la révision de l'article 47 de la constitution, qu'il a estimé comme "une tentative de doubler le PJD."

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Crédit: Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS.

Si la situation se dégrade au sein du gouvernement d’ici 2021, nous ne pourrons pas y rester. » Invité de l’émission « Confidences de presse » sur 2M le 28 avril dernier, le secrétaire général du PPS est revenu sur les relations de son parti avec le PJD au sein de la majorité gouvernementale. Nabil Benabdellah a notamment estimé que la cohésion au sein du gouvernement était « faible », minée par un conflit entre deux partis – le PJD et le RNI – par médias interposés.

Mais les relations entre PPS et le PJD ne sont pas non plus en reste. Nabil Benabdellah a d’ailleurs rappelé le limogeage de Charafat Afilal en août dernier. Cette décision avait suscité l’ire du parti du livre qui avait menacé de quitter le gouvernement, avant de revenir sur cette décision. « On n’a pas compris qu’un ministre (Abdelkader Amara, NDLR) prenne cette décision alors qu’on avait averti le chef du gouvernement qu’une décision pareille pourrait mener à des répercussions non-souhaitables, » a-t-il déclaré. Avant de préciser que les raisons avancés par le chef du gouvernement sur ce limogeage « ne l’avaient pas convaincus ».

Pour ce qui est de l’appel de certains partis à une révision de l’article 47 de la constitution, Nabil Benabdellah y voit de basses manœuvres pour « doubler le PJD. » « Ce raisonnement n’est pas sain, et la politique c’est avant tout des valeurs, » a déclaré le secrétaire général du PPS. Avant d’ajouter : « Tout ce film tourne autour du PJD, et comment faire pour l’écarter. »

Autre point discuté durant cette émission, la gestion du dossier des contractuels. « Nous avons fait savoir, à l’intérieur du gouvernement, que si on recourt aux contractuels, cela ne devait être dans la même logique que les années précédentes pour pallier au manque d’enseignants. Cela a provoqué des manifestations et qui a finalement poussé le gouvernement à les intégrer dans la fonction publique, » a estimé Benabdellah. « Nous leur avons dit, si vous voulez faire ça, faites-le avec des droits intégrés et complets dès le début, vous ne pouvez pas faire entrer des personnes sur la base seulement d’un salaire, il faut les faire entrer avec des droits complets qui égale le droit des autres, » a-t-il insisté. « Le manque d’enseignants avoisine les 100.000 enseignants. Dans l’urgence, ils ont signé des contrats sans droits. Le gouvernement a fini par régulariser cette situation petit à petit, » a-t-il déclaré.

Pourquoi alors ce retard dans la résolution du conflit ? « Parce qu’au sein du gouvernement, il y’a des gens qui ont une vision conservatrice et repliée sur la sauvegarde des équilibres budgétaires, » a-t-il expliqué.

Enfin, s’agissant de la condamnation de journalistes dans l’ « affaire Benchemach », Nabil Benabdellah a estimé que « c’est une démarche rétrograde qui ne va pas avec la constitution de 2011. » « Comment peut-on poursuivre en justice des journalistes qui ont eu des informations depuis des sources au parlement, les ont publiés, alors que ces informations sont en plus vraies ? » a-t-il insisté.