17 personnes interpellées suite à un incident dans un marché de poisson de Tétouan

Montrant des jeunes en train de détruire des poissons, plusieurs vidéos ont fait le tour du web depuis le 23 mai. La scène s'est déroulée dans un souk hebdomadaire de la province de Tétouan. Des scènes de vandalisme suivies d'interpellations par la gendarmerie royale, sur fond d'appel au boycott et de hausse du prix du poisson  .

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Poissons de différentes espèces piétinés, cageots et étals divers entassés et brûlés au centre du souk, des jeunes empêchant les marchands de suivre normalement leur négoce… Quelques extraits montrant la pagaille qu’a connue le marché hebdomadaire de Beni Hassan (province de Tétouan) ont enflammé les réseaux sociaux.

Ces scènes, aux faux-semblants d’émeutes, se sont déroulées le mercredi 23 mai. Mais les circonstances exactes divergent selon les témoins oculaires et les internautes qui ont relayé les vidéos.

17 personnes auraient été interpellées par la gendarmerie royale suite à ces incidents, selon nos confrères d’AlYaoum24. Le site ajoute que les recherches se poursuivent pour retrouver ceux qui sont impliqués dans la destruction du poisson et dans la combustion provoquée.

Tandis que certains internautes ont lié l’incident à la nouvelle campagne de boycott de poisson, des commentateurs et témoins oculaires de la scène ont avancé que ces destructions ont eu lieu à cause de la mauvaise odeur de cette marchandise. Cette dernière devenait, selon eux, incomestible.

Nouvelle démonstration de boycott ?

Depuis quelques jours déjà, certaines pages sur les réseaux sociaux ont appelé à ajouter des produits halieutiques aux trois marques de consommation boycottées à cause de leur prix jugé « excessif« .

Ainsi, des hashtags  #خليه_يخناز(« laisse-le pourrir« ) et #خليه_يعوم (« laisse-le nager« ) ont émergé avant d’être repris par les internautes.

Cette nouvelle campagne sur les réseaux sociaux dénonce particulièrement l’augmentation du prix de la sardine, dont la consommation décuple lors du mois de ramadan. Pour les boycotteurs, « il est inconcevable que le kilo de sardine se vende à 20 dirhams dans un pays qui jouit de plus de 3.500 km de littoral« .

Des prix qui montent en flèche

Cette nouvelle campagne virtuelle a remobilisé les services du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime. L’objectif étant, selon TelQuel Arabi, de déterminer les prix de vente en gros des poissons.

Massivement consommée durant le mois de ramadan, la sardine affichait un prix maximum variant entre 25 et 30 kilogrammes avec une marge de bénéfice dépassant le double du prix d’achat. Selon la source départementale citée par nos confrères, l’offre de poisson a grimpé de 41% entre le 15 et 21 mai dernier. Soit à deux jours du début du mois sacré.

La même source a rapporté que le prix de la petite sardine, vendue en gros dans les ports de pêche de Casablanca et Safi, a atteint les 180 dirhams le cageot de 25 kg ce mardi 22 mai. Soit 7,2 dirhams/kilo.  Pour sa vente en détail, les services du département ministériel rapportent que la marge de bénéfice pour les détaillants de la petite sardine varie entre 18 et 23 dirhams/kilo.

S’agissant de l’autre espèce, en l’occurrence la grosse sardine pêchée à Tantan, Laâyoune et Agadir, il est indiqué que  le prix cageot de 25 kg oscille entre 80 et 140 dirhams. Soit 5,6 dirhams/kg.

Le ministère de la Pêche estime en ce sens que sa mission d’approvisionnement des marchés et de veille sur sa qualité prend fin « dès que le poisson est mis en décharge et fourni en gros« .

De l’avis de la source citée par TelQuel Arabi, la solution pour affronter les spéculations des commerçants intermédiaires sur le prix du poisson serait d' »afficher les prix minimum et maximum du poisson basés sur les transactions du marché, sous le contrôle des collectivités locales« .