Dès 2014, plusieurs facultés privées destinées aux métiers de la santé ont vu le jour. Zoom sur l’offre proposée par l’Université internationale de Rabat (UIR) et l’université Mundiapolis.
Lors du Conseil des ministres tenu ce 13 juillet au palais royal de Rabat et présidé par le roi Mohammed VI, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a présenté un exposé sur un projet de loi-cadre relatif au système national de santé.
Celui-ci a été élaboré “sur hautes instructions royales pour la révision du système de santé afin qu’il soit à la hauteur du chantier de la généralisation de la protection sociale ordonné par le souverain”, précise un communiqué du cabinet royal relayé par l’agence MAP.
Ce projet de loi-cadre est fondé sur quatre piliers, dont celui dédié à la valorisation des ressources humaines. Une urgence, d’autant que le système national de santé souffre d’un déficit cruel en ressources humaines, de l’avis même du ministre de tutelle.
En avril 2021, Khalid Aït Taleb avait ainsi déclaré au parlement que le besoin s’élève à 97.566 professionnels, dont 32.522 médecins et 65.044 infirmiers. D’après lui, la densité actuelle ne dépasse pas 1,7 par 1.000 habitants, ce qui signifie un besoin de 2,75 par 1.000 habitants. Quant au taux d’occupation des postes (médecins, infirmiers et techniciens), il ne dépasse pas 30%.
A cet état des lieux alarmant s’ajoute un autre constat : le Maroc est encore loin de son objectif de mettre sur le marché de la santé 3.300 nouveaux médecins annuellement. En 2018, les facultés de médecine et de pharmacie du Royaume ont formé 2.282 médecins seulement contre 1715 en 2007. Si cela représente une progression de 25%, l’objectif escompté demeure inatteignable, avec un retard à rattraper de l’ordre de 1.018 médecins.
Dans le détail, le Maroc ne compte que 27.266 médecins, dont 53% opèrent dans le secteur privé, avec un ratio de 7,1 médecins pour 10.000 habitants, loin du standard de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) fixé à 15,3 médecins pour 10.000 habitants.
Conscient de cette réalité, le royaume a décidé d’agir à partir de 2014 en autorisant la création de facultés privées de médecine. Alors que les études en sciences de la santé étaient limitées au secteur public à travers les facultés de médecine dans différentes villes du Royaume, plusieurs facultés privées ont dès lors vu le jour.
L’UIR renforce son pôle santé
C’est le cas de l’Université internationale de Rabat (UIR) qui a créé dès 2015 une Faculté internationale de médecine dentaire (FIMD), dont la première promotion a été diplômée au titre de l’année universitaire 2020-2021. L’objectif de cette faculté? “Former des médecins dentistes aux connaissances fondamentales et en compétences pratiques indispensables à l’exercice de la médecine dentaire moderne”, répond le professeur Abdelaziz Benjouad, vice-président du collège des sciences de la santé de l’UIR.
Fort de cette première expérience entamée sept ans plus tôt, le collège des sciences de la santé de l’UIR ouvre cette année deux nouveaux établissements d’enseignement et de recherche: la Faculté internationale de médecine de Rabat et l’Ecole supérieure des sciences paramédicales de Rabat.
La première dispense une formation en médecine générale qui repose “sur un programme académique accrédité récemment par le ministère et conforme aux Cahiers des normes pédagogiques nationales (CNPN), tout en tenant compte de l’évolution de la situation sanitaire, de la transition démographique nationale, des normes de responsabilité sociale des établissements de formation en santé, conformément à l’éthique médicale et les référentiels internationaux”, explique le professeur Abdelaziz Benjouad.
L’Ecole supérieure des sciences paramédicales, elle, est dédiée à “la préparation d’un capital humain hautement qualifié en soins infirmiers et en techniques de santé à même de garantir l’employabilité des jeunes diplômés”, poursuit notre interlocuteur, par ailleurs directeur de cette nouvelle école qui propose trois filières de formation : infirmier polyvalent, infirmier en anesthésie-réanimation et infirmier en soins d’urgence et soins intensifs.
L’Hôpital universitaire international de Rabat (H-UIR) est “un projet intégré qui rassemblera sur le même site aussi bien des activités de formation et de recherche en sciences de la santé que des activités de soins”
Aux côtés de ces nouveaux établissements, le pôle santé de l’UIR s’apprête également à construire un hôpital multidisciplinaire d’une capacité de plus de 430 lits. Selon le professeur Abdelaziz Benjouad, cet Hôpital universitaire international de Rabat (H-UIR) est “un projet intégré qui rassemblera sur le même site aussi bien des activités de formation et de recherche en sciences de la santé que des activités de soins et s’inscrit dans la stratégie nationale de formations d’amélioration des offres de soins et de prise en charge médicale, notamment dans les domaines pointus”.
A cela s’ajoute également la signature d’un protocole d’accord entre l’UIR et Harvard medical faculty physicians (HMPF) du CHU “Beth Israel Deaconess” à Boston. Ce protocole d’accord prévoit la création d’un Centre africain d’excellence en médecine de catastrophe et gestion des urgences au Maroc.
Mundiapolis se diversifie
De son côté, l’université Mundiapolis œuvre également dans la formation des sciences de la santé. Aux côtés de ses trois facultés spécialisées respectivement dans l’ingénierie, le management et les sciences juridiques, l’université pluridisciplinaire dispose également d’une faculté dédiée aux sciences de la santé.
“Ce domaine revêt aujourd’hui une importance vitale eu égard aux évolutions que connaît le secteur de la santé au Maroc, notamment avec le chantier royal de l’élargissement de la couverture sanitaire qui va mobiliser davantage de ressources humaines”, explique le directeur général de l’université Mundiapolis, Abdelmounim Belalia.
“Nous étoffons cette offre à la prochaine rentrée avec des filières nouvelles en soins infirmiers ainsi que des masters dans des domaines pointus de la santé comme la kinésithérapie du sport ou la santé globale”
“Notre mission consiste dans ce sens à former des lauréats en adéquation avec les besoins du marché. A ce titre, la faculté des sciences de la santé se positionne aujourd’hui pour former des jeunes infirmiers compétents et dotés de tous les soft skills qui permettent l’employabilité et l’évolution professionnelle rapide”, poursuit-il, ajoutant que “la réussite du chantier de la couverture sanitaire pour 22 millions de citoyens est l’affaire de tous les Marocains et de toutes les institutions du pays”.
Dans ce sens, l’université Mundiapolis “se doit de contribuer par une formation de qualité qui met sur le marché des professionnels de santé compétents et responsables”, assure notre interlocuteur.
En effet, la faculté des sciences de la santé propose des formations de licence et de master dans plusieurs filières, comme la kinésithérapie, l’orthophonie ou la psychologie. “Nous étoffons cette offre à la prochaine rentrée avec des filières nouvelles en soins infirmiers ainsi que des masters dans des domaines pointus de la santé comme la kinésithérapie du sport ou la santé globale”, conclut le directeur général de l’université Mundiapolis.