C'est la 20e édition du Concours international de musique organisé par l'OPM Crédit: DR

L’OPM à la recherche du Paganini de demain

Des violonistes venus des quatre coins du monde se produiront à Casablanca et Rabat dans le cadre du Concours international de musique, organisé par l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM). Un événement inédit, qui souffle cette année sa vingtième bougie, et assoit les critères d’exigence, de technicité et de rigueur qui singularisent l’OPM depuis sa création en 1996.

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Le rendez-vous est pris. Du 19 au 24 février, six jeunes violonistes confirmés se disputeront le premier prix du Concours international de musique organisé par l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM). Venus de Suède, de Corée du Sud, de France, de Pologne et de Chine, ils monteront tour à tour sur scène afin de délivrer leurs plus belles prestations des concertos pour violon de Mozart.

Peu de compétitions internationales offrent à leurs candidats la possibilité de jouer avec un orchestre philharmonique, et ce, dès les demi-finales”

Farid Bensaïd, président fondateur de l’OPM

En finale, le répertoire des finalistes sera composé des plus grands concerts romantiques, signés Tchaïkovski, Beethoven ou encore Brahms. Avec la prestigieuse opportunité, pour ces jeunes talents, de jouer aux côtés d’un orchestre philharmonique professionnel tout au long de la compétition. “Peu de compétitions internationales offrent à leurs candidats la possibilité de jouer avec un orchestre philharmonique, et ce, dès les demi-finales. Cela permet aux candidats de démontrer leur talent et leur musicalité dans un contexte professionnel et exigeant”, explique Farid Bensaïd, président fondateur de l’OPM, qui porte ce Concours international depuis maintenant 20 ans.

Décrocher le Graal

C’est en 2001 que se déroule la première édition du Concours international de musique. Après de nombreuses éditions consacrées au piano, le concours a été élargi au violon, roi des instruments à corde, à partir de 2017. Au fil des années, l’événement prend de l’ampleur, et se positionne indéniablement comme un rendez-vous de talents qui aura réuni plus d’une centaine de musiciens confirmés, âgés entre 16 et 30 ans.

“Le Maroc doit viser l’excellence, et la musique doit en être l’ambassadrice”, déclarait Farid Bensaïd à TelQuel en mars 2023. C’est précisément au sein de cette exigence, qui nourrit le rayonnement culturel du royaume à l’international, que se situe la longévité de ce concours. Pour la deuxième année consécutive, l’événement est désormais placé sous l’égide de l’Académie du Royaume, et organisé en partenariat avec la Fondation Ténor pour la Culture.

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Plus qu’une compétition, c’est avant tout un accompagnement qui est proposé par l’OPM à ces jeunes talents. Après une première sélection réalisée en amont des demi-finales, qui se dérouleront les 19 et 20 février au Théâtre Mohammed VI de Casablanca, les candidats bénéficient, tout au long de la compétition, de l’expertise des quatre-vingt musiciens de l’OPM.

A noter qu’à l’occasion, l’OPM sera dirigé par le chef d’orchestre franco-marocain Mehdi Lougraïda, un talent précoce qui a intégré le Conservatoire national de la région de Lyon à l’âge de 14 ans, et qui est notamment passé par la Philharmonique de Paris en 2018.

A l’issue de la finale, prévue le 23 février à Rabat et dont le programme musical est dédié aux grands concertos romantiques, le jury, présidé par l’immense violoniste canadien Martin Beaver, décernera trois prix aux candidats – en plus des prix du public et de l’OPM -, d’une valeur totale de 30.000 euros.

Réunissant six membres ayant tous gravé leurs noms en lettres d’or dans leurs répertoires respectifs, le jury international se compose notamment d’Ahmed Essyad, incontournable compositeur marocain, qui a fait ses premiers pas dans la musique à travers les suites pour violoncelle de Bach.

Musique pour tous

A la fois spectateur et juge, le public sera chargé de voter pour un candidat, qui se verra alors remettre le Prix du Public

L’originalité du concours de l’OPM est aussi de faire du public, qu’il soit passionné de musique classique ou simplement curieux, une partie prenante de la compétition. A la fois spectateur et juge, le public sera chargé de voter pour un candidat, qui se verra alors remettre le Prix du Public. L’entrée aux épreuves étant gratuite grâce au soutien de l’Académie du Royaume, c’est aussi dans une volonté de démocratisation de la musique classique, encore trop méconnue du grand public en dehors du paysage culturel marocain, que se situe l’organisation du concours international de musique.

Farid Bensaïd l’explique en ces termes : “Grâce au soutien de l’Académie du Royaume, l’ensemble des épreuves du concours sont totalement gratuites, justement pour mobiliser le pays autour de cette compétition, comme peut l’être la Belgique qui vit au rythme du concours de la Reine Elisabeth chaque année au mois de mai”.

Et de rappeler les enjeux majeurs que représente l’accessibilité culturelle : “Il est primordial de garder à l’esprit que la culture peut être un formidable levier de croissance. Nous l’identifions même comme un ascenseur social”, explique le président fondateur de l’OPM, en se référant notamment au programme INDH-Mazaya, lancé en 2012, qui vise à offrir une formation musicale professionnelle aux jeunes issus de milieux défavorisés, en situation de décrochage scolaire. Des actions de médiation qui ont valu à l’OPM d’être reconnu, en 2014, en tant qu’association d’utilité publique.

De l’opéra à la musique de chambre, l’identité musicale de l’OPM est multiple. Après le succès de la tournée Titan en janvier dernier, en présence de l’exceptionnel pianiste français Frank Braley, le Concours international de musique de l’OPM rappelle aussi l’originalité d’une programmation culturelle qui n’hésite pas à mêler sommités internationales et jeunes talents émergents à l’avenir radieux.

Venue de Pologne pour affronter les demi-finales, la jeune Sara Dragan joue sur un violon italien datant de 1750. Le suédois Karls Lorenz, qui joue du violon depuis ses 5 ans, a été nommé “jeune musicien de l’année” en Norvège.

Diplômée de la prestigieuse Julliard School à New York, la Coréenne Ariel Seung Hyun Lee dispose d’une carrière orchestrale bien entamée, et participe régulièrement à des programmes d’engagement communautaires. Nathan Mierdl est quant à lui membre de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, et a fondé le quatuor Gaïa en 2015. Originaire de Normandie, Luka Ispir a été en résidence artistique à la chapelle Reine Elisabeth, et est déjà un habitué des festivals.

La Hongkongaise Angela Chang Sin Ying est d’ores et déjà reconnue comme une soliste d’exception, s’étant déjà produite avec les orchestres philharmoniques de Chine, de Singapour et d’Allemagne. La compétition s’annonce pour le moins serrée.

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Programme

Demi-finales

Les 19 et 20 février à 20h, au Théâtre Mohammed VI, Casablanca

Finale

Le 23 février à 20h, au Théâtre Mohammed V, Rabat

Concert des lauréats

Le 24 février à 20h, au Théâtre Mohammed V, Rabat

Tous les concerts sont gratuits, sous réserve de confirmation sur www.opm.ma