Des parlementaires plaident pour des cités universitaires de meilleure qualité

Des parlementaires ont appelé, mardi à Rabat, à remédier aux insuffisances et dysfonctionnements liés au logement universitaire, plaidant pour une nouvelle génération de cités universitaires respectueuses des principes de durabilité, tout en améliorant les conditions d’hébergement et la qualité des services offerts.

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Rachid Tniouni / TelQuel

Intervenant lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du rapport de la mission exploratoire provisoire sur les conditions d’hébergement dans les cités universitaires, les parlementaires des groupes de la majorité et de l’opposition de la Chambre des représentants ont plaidé pour le lancement d’un chantier national de réhabilitation de ces établissements, fondé sur l’adoption d’une vision intégrée.

Ils ont souligné, lors de cette séance tenue en présence du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, l’importance de renforcer le rôle des pôles universitaires, dont les cités universitaires constituent un maillon central, mettant l’accent sur la nécessité de garantir l’équité territoriale dans la création et l’implantation des cités à venir.

Les parlementaires ont également rappelé les conclusions et recommandations du Nouveau modèle de développement relatives au rôle de l’université dans le développement humain, notamment en matière de formation du capital humain, soulignant la nécessité d’améliorer les services sociaux au sein des cités universitaires, compte tenu de leur contribution à la réussite académique des étudiants dans des conditions propices.

Mettre à niveau

Ils ont aussi mis l’accent sur l’importance de la mise à niveau des infrastructures universitaires, notamment leur équipement en bibliothèques numériques, le renforcement des services de santé et l’augmentation du nombre de professionnels qualifiés, tout en plaidant pour une plus grande implication des étudiants dans la gestion des cités universitaires.

En réaction aux différentes interventions, El Midaoui a salué les efforts remarquables déployés par les membres de la mission exploratoire, dans le cadre de la mise en œuvre du principe du contrôle parlementaire visant à évaluer et à améliorer les politiques publiques, estimant que cette mission s’est penchée sur une question d’une importance majeure, compte tenu du rôle central que joue le logement universitaire dans la réussite académique des étudiantes et étudiants.

1,3 million d’étudiants

Dans ce sens, le ministre a exprimé son appréciation pour les recommandations émises par la mission, qui contribueront à promouvoir la gouvernance et à améliorer la qualité des services sociaux, sanitaires et culturels offerts dans les cités universitaires, tout en réaffirmant que son département est pleinement conscient du rôle fondamental de ces services, qui constituent un levier déterminant pour la réussite du parcours universitaire.

Évoquant certaines contraintes rencontrées dans la gestion du secteur, El Midaoui a souligné en premier lieu la forte demande en matière de logement et de restauration, résultant de l’augmentation continue du nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur, qui dépasse désormais 1,3 million pour l’année universitaire en cours.

Il a ainsi relevé que cette situation engendrait plusieurs défis, parmi lesquels la capacité d’accueil limitée des cités universitaires face à la demande croissante, l’obsolescence du modèle actuel d’hébergement et de services, les disparités territoriales dans la répartition des cités existantes, l’absence de solutions de financement innovantes, la forte dépendance au budget général de l’État, ainsi que la faiblesse des partenariats avec les collectivités territoriales et le secteur privé.

Afin de surmonter ces contraintes et conformément aux recommandations du rapport de la mission exploratoire, le ministre a indiqué que plusieurs actions et mesures ont été mises en place pour élargir l’offre de logement universitaire au bénéfice des étudiantes et étudiants, tout en améliorant la qualité des services.

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À cet égard, il a passé en revue les efforts de réhabilitation et d’aménagement entrepris en 2025, avec un budget de 28 millions de dirhams alloué à la rénovation de 11 cités universitaires, précisant que ces travaux comprennent des réparations techniques, une maintenance lourde et la requalification des équipements, avec une remise à niveau complète des cités anciennes, telles que celles d’Agadir, Oujda et Fès, ainsi que la rénovation d’autres structures.

Parmi les autres mesures, figure également le renforcement des dispositifs de sécurité et de prévention, à travers l’installation de systèmes modernes de lutte contre l’incendie et la modernisation des infrastructures, en vue d’assurer les plus hauts standards en matière de sécurité.

Atténuer les disparités

El Midaoui a souligné que, conformément aux recommandations du rapport de la mission, son département s’emploie, à travers ces mesures, à atténuer les disparités entre les cités universitaires, certaines étant déjà conformes aux normes de qualité, tandis que d’autres font encore l’objet de travaux de réhabilitation.

S’agissant des cités universitaires nouvelles, en cours de construction ou de programmation, le ministre a assuré que son département veille à leur mise en conformité avec les standards requis, en vue d’offrir des espaces sûrs, bien équipés et propices à l’amélioration des conditions d’étude dans l’enseignement supérieur.

Par ailleurs, El Midaoui a fait savoir que, dans le cadre de la mise en œuvre du programme gouvernemental, son département accordait une attention particulière à l’élargissement de l’offre en logement universitaire, en œuvrant à l’extension des cités existantes, à la construction de nouvelles structures et à la création de résidences étudiantes en partenariat avec le secteur privé.

À ce titre, la capacité d’accueil a enregistré une hausse de 14% par rapport à l’année universitaire précédente, portant le nombre de lits disponibles dans les cités universitaires publiques à plus de 60.000 pour l’année en cours, sur un total national de 104.000 lits, incluant les internats, les maisons de l’étudiante et les résidences privées.

(avec MAP)