Brunner s’est exprimé auprès des eurodéputés de la Commission des libertés civiles du Parlement européen à propos des accords avec le Maroc, la Jordanie et la Turquie dans le domaine de la migration.
Interrogé par l’eurodéputé espagnol Jorge Buxadé (Vox) sur le cas du Maroc, Brunner a indiqué qu’il “ne fait aucun doute” que la coopération entre ce pays et l’UE est “en deçà du potentiel” en ce qui concerne “les retours et les réadmissions”.
Il a admis que les deux parties font face à des “défis communs” dans le domaine migratoire, mais qu’elles partagent également “l’objectif de lutter contre la traite et de développer des canaux légaux” pour les migrants.
Brunner a également fait référence à certains progrès dans la coopération entre le Maroc et des agences européennes, telles que Frontex ou le CEPOL (agence de l’UE pour la Formation policière).
Concernant Europol, il a indiqué que l’exécutif communautaire n’a pas vu “les progrès souhaités concernant les négociations pour un accord” avec le Maroc.
Le commissaire a expliqué, par ailleurs, que le Maroc dispose d’une “stratégie en matière d’asile et de migration”, axée sur les efforts pour intégrer les migrants réguliers, en leur donnant accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi, ainsi qu’à l’habitation ou à la santé publique, et qu’il travaille à la gestion des flux migratoires et à la lutte contre la migration irrégulière.
À cet égard, il a souligné que le travail réalisé pour prévenir et combattre la traite par les autorités marocaines a conduit à une diminution d’environ 40% des départs d’irréguliers en 2024 et des passages vers le territoire espagnol.
D’autre part, Brunner a discuté du futur règlement sur les retours devant les députés de la même Commission du Parlement européen et a indiqué que, malgré une légère amélioration du taux de retours des migrants irréguliers en 2024, il reste à 25 %.
L’eurodéputée Estrella Galán (Sumar) a dénoncé que la proposition législative sur les retours continue de “criminaliser” les migrants et a considéré que les centres dans des pays tiers que Bruxelles permettra de créer pour les migrants ayant reçu un ordre de quitter le territoire seront des “Guantánamo”, ce pour quoi elle a averti : “Nous ne pourrons pas garantir le respect des droits.”
Le commissaire a souligné, quant à lui, qu’“il n’est pas juste d’inclure les retours et Guantánamo dans la même phrase”, étant donné que ce qui est proposé est “quelque chose de totalement différent” et que “la protection des droits fondamentaux sera fondamentale” et a insisté sur le fait que “la migration n’est pas criminalisée”.
Brunner a souligné que, pour établir ces centres, l’UE ne travaillera “qu’avec des pays où les principes, les normes et les droits de l’Homme sont respectés” et que les accords et leur mise en œuvre “seront supervisés” par les tribunaux nationaux et incluront “de nombreuses garanties”.
(avec EFE)