Cette initiative, lancée par le groupe Haraki (MP), le groupe du progrès et du socialisme (PPS), et le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) au Parlement, vise, selon ces trois partis de l’opposition, à éclairer l’opinion publique sur cette polémique et à vérifier si ce soutien gouvernemental sert réellement l’intérêt général ou favorise les intérêts des importateurs.
Dans une déclaration à TelQuel Arabi, Chahid a expliqué que “le groupe socialiste ne peut que soutenir toutes les initiatives visant à renforcer le travail institutionnel et à améliorer l’équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif dans notre pays”.
“Nous sommes toujours en faveur de l’activation de différents mécanismes permettant à l’institution parlementaire de surveiller l’action gouvernementale et d’évaluer les mesures et dispositions prises dans la mise en œuvre du budget général”, a-t-il ajouté, précisant que le groupe socialiste “s’engage dans l’initiative de formation d’une commission d’enquête sur le soutien à l’importation du bétail, surtout à la lumière des données et opinions contradictoires exprimées récemment par les composantes de la coalition gouvernementale”.
Il a également souligné qu’il est “politiquement et institutionnellement important que cette initiative contribue à clarifier ce soutien, ses méthodes de dépenses, et son impact sur l’amélioration de la situation sociale des Marocains”.
Par ailleurs, les trois composantes de l’initiative ont annoncé, dans un communiqué de presse consulté par TelQuel Arabi, leur “sincère volonté” de rassembler toutes les composantes de la Chambre des représentants, majorité et opposition, autour de cette initiative.
L’initiative vise à clarifier le soutien gouvernemental accordé aux importateurs de bétail depuis fin 2022, à évaluer l’efficacité des politiques publiques concernées, et à améliorer la décision et la gestion publiques, afin de garantir un impact positif des décisions gouvernementales, et de permettre aux députés de remplir efficacement leurs rôles de surveillance, conformément aux dispositions constitutionnelles.
Ce sujet a suscité un large débat dans la société civile et sur les réseaux sociaux, en raison des différentes formes de soutien et d’exemptions fournies par le gouvernement aux importateurs de bétail, incluant l’exemption de droits de douane et la prise en charge par l’État de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à l’importation, ainsi que le soutien direct à l’importation des moutons destinés à l’abattage pendant l’Aïd Al-Adha en 2023 et 2024, dont le coût est estimé à plusieurs milliards de dirhams.
Le débat se concentre, selon le communiqué, sur les motivations de ces décisions gouvernementales, leur efficacité, la réalisation des objectifs annoncés, ainsi que le coût réel supporté par les finances publiques, le nombre d’importateurs bénéficiant de ces mesures, leur conformité aux conditions et réglementations établies, ainsi que les questions de transparence, d’équité des chances et de justice dans l’utilisation de ce soutien.