Interrogé sur ce sujet à l’Assemblée nationale, Barrot a réaffirmé qu’il était “prêt à (se) rendre à Alger pour traiter de toutes les questions et pas seulement celles qui ont fait l’actualité ces dernières semaines”.
“Ni l’Algérie ni la France n’ont intérêt à ce que s’installe une tension durable” entre elles, a insisté le ministre.
Les relations souvent en dents de scie entre la France et l’Algérie se sont détériorées depuis l’été dernier avec l’annonce de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.
Plusieurs dossiers ont ensuite continué d’assombrir les relations bilatérales, dont l’incarcération depuis la mi-novembre en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade, pour atteinte à la sûreté de l’État.
La France a également accusé l’Algérie de “chercher à (l’)humilier” en ayant renvoyé la semaine dernière sur le territoire français un influenceur algérien expulsé par les autorités françaises pour des propos jugés haineux.
“La France est un pays souverain qui choisit les termes de ses alliances avec d’autres pays et ce que la France entend construire avec le Maroc n’enlève rien à ce que la France entend construire avec l’Algérie”, a plaidé le ministre français.
Le président Emmanuel Macron s’est aligné fin juillet sur l’Espagne et les États-Unis, estimant que l’avenir du Sahara s’inscrivait “dans le cadre de la souveraineté marocaine”.
Jean-Noël Barrot a précisé que “le président (Emmanuel Macron) et le Premier ministre (François Bayrou) réuniront dans les prochains jours les ministres concernés pour évaluer les suites à donner et les mesures à prendre” sur le développement des relations franco-algériennes.
Par ailleurs, dans un contexte de coopération sécuritaire suspendue entre les deux pays depuis l’été dernier, Nicolas Lerner, le directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), s’est rendu à Alger lundi, a assuré mercredi Le Figaro.
Le quotidien estime que cette visite apparaît “comme un signal positif, une volonté d’enrayer la spirale de tensions entre Paris et Alger et de maintenir certains canaux ouverts”.