L’affaire débute en 2021, lorsque le FBI identifie Sébastien Raoult comme un acteur clé dans des activités de piratage informatique et d’usurpation d’identité visant des entreprises technologiques. En mai 2022, il est interpellé à Rabat, à la suite d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités américaines.
Son arrestation marque le début d’une descente aux enfers : huit mois passés dans une prison marocaine, avant son extradition vers les États-Unis. Là-bas, Raoult plaide coupable des charges retenues contre lui : escroquerie informatique et usurpation d’identité aggravée.
En janvier 2024, il est condamné à trois ans d’emprisonnement et au remboursement de cinq millions de dollars pour les préjudices causés. Toutefois, des remises de peine lui permettent de retrouver sa liberté en décembre 2024.
Son avocat, Me Philippe Ohayon, a défendu son client comme un jeune homme mal guidé, loin de l’image du cybercriminel chevronné : “Le juge américain a bien compris que Sébastien Raoult n’était pas le méchant hacker tel que présenté initialement”, a-t-il indiqué à l’AFP.
“J’étais jeune au moment des faits, bête et idiot”
“J’étais jeune au moment des faits, bête et idiot. Cela m’a permis de mûrir et de grandir”, a confié le jeune homme début janvier dans une interview au Parisien, après son retour en France, évoquant également les leçons tirées de son séjour en prison : “J’ai vu des personnes que je n’ai pas envie de devenir.”
Malgré les conditions difficiles, il estime avoir su s’adapter : “Je n’ai jamais eu peur de la violence. Même si les policiers américains jouent les durs, j’ai toujours su bien m’entourer.”
Son retour en France n’est toutefois pas dénué d’obstacles. À son arrivée à l’aéroport de Roissy en décembre, Sébastien Raoult a été immédiatement interpellé par les autorités françaises et mis en examen pour une autre affaire de cybercriminalité.
Selon les enquêteurs, il serait impliqué dans la création et la vente d’un logiciel exploitant des failles dans les serveurs de messagerie de la société Amazon Web Services (AWS). Cette enquête menée par la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) pourrait à nouveau exposer Raoult à des poursuites judiciaires.
