Cette déclaration intervient à la suite d’informations selon lesquelles Sabrina Moh, déléguée du gouvernement espagnol, aurait informé les acteurs économiques locaux d’un projet de réouverture permettant l’entrée de produits marocains, tels que les granulats et légumes, tout en imposant des restrictions sur les marchandises quittant Melilia pour le Maroc.
Pour José Miguel Tasende, cette initiative, si elle se concrétise, constituerait une nouvelle “humiliation” pour Melilia. “Nous sommes contre tout accord au détriment de l’espagnolité” de Melilia, a-t-il affirmé, selon Vox España. Le responsable politique a insisté sur le fait que “le Maroc ne peut pas décider de l’avenir ni du fonctionnement des institutions locales”.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre le Maroc et l’Espagne au sujet des enclaves de Melilia et Sebta. Selon Tasende, accepter des conditions dictées par Rabat reviendrait à céder sur des principes fondamentaux, notamment la souveraineté espagnole sur ces territoires. “Notre ville n’a jamais été et ne sera jamais marocaine. Ils ne peuvent décider que de ce qui se passe de l’autre côté de la frontière. Ici, c’est l’Espagne qui décide”, a-t-il martelé.
Depuis plusieurs années, Vox milite pour la fermeture complète de la frontière avec le Maroc tant que celui-ci, selon eux, ne montrera pas davantage de respect pour Melilia. José Miguel Tasende a également critiqué l’impact économique et social des accords actuels sur les entreprises locales. Il a notamment évoqué le déséquilibre financier engendré par les dépenses des habitants de Melilia au Maroc. “Si 8000 habitants de Melilla traversent la frontière chaque week-end et que chacun dépense 10 euros au Maroc, Melilla cessera de facturer ces 80.000 euros par semaine”, a-t-il déclaré.
Tasende a également dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie marocaine visant à étouffer l’économie locale de Melilia. Pour lui, il est inacceptable de permettre au Maroc de profiter des relations commerciales tout en imposant des restrictions strictes aux exportations depuis Melilia. “Soit le Maroc nous respecte, soit il vaut mieux qu’il vende ses granulats et légumes à un autre pays”, a-t-il conclu.