Après Benkirane, c’est au tour de Nabil Benabdallah de pointer “les conflits d’intérêts” du gouvernement

Dans un discours lors de la cinquième session du Comité central du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Nabil Benabdallah, le secrétaire général du parti, n’a pas mâché ses mots à l’égard du gouvernement Akhannouch.

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Nabil Benabdallah et Aziz Akhannouch, anciens collègues au gouvernement, s’opposent aujourd’hui sur à peu près tout. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Benabdallah a critiqué la quatrième Loi de finances pour 2025, affirmant qu’elle perpétue des politiques économiques infructueuses qui ont exacerbé la pauvreté, le chômage et la dégradation du pouvoir d’achat au Maroc. Selon lui, cette loi ne fait qu’aggraver les conditions déjà précaires des entreprises marocaines, en les étouffant sous des politiques inadaptées qui ne répondent pas aux attentes des citoyens.

Benabdallah a également souligné un problème endémique de conflits d’intérêts et de corruption qui, selon lui, caractérise le gouvernement actuel. Pour lui, ces conflits d’intérêts sont désormais normalisés et institutionnalisés, créant un danger sans précédent pour l’intégrité des institutions et la société marocaine dans son ensemble. Le secrétaire général du PPS a cité des régressions dans des indices internationaux clés tels que l’indice de perception de la corruption et l’indice de transparence du secteur public, s’appuyant sur des rapports nationaux et internationaux pour étayer ses affirmations.

L’allocution de Benabdallah a également mis en lumière des accusations spécifiques de népotisme et de favoritisme, où des individus proches du cercle gouvernemental et du parti majoritaire auraient bénéficié de traitements de faveur. Il a mentionné des nominations controversées à des postes de haut niveau qui, selon lui, manquaient de critères objectifs et transparents.

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L’affaire de la station de dessalement de l’eau de mer à Casablanca a été particulièrement mise en avant par Benabdallah comme un exemple flagrant d’implication directe du chef du gouvernement dans des accords éthiquement et politiquement douteux. Il a insisté sur le fait que cette affaire symbolisait la corruption et les conflits d’intérêts qui sévissent au sein du gouvernement.

Face à cette situation, Benabdallah a critiqué le gouvernement pour sa réponse insuffisante à la corruption. Il a relevé le retrait par le gouvernement du projet de loi sur l’enrichissement illicite et l’absence de progression sur une législation encadrant les conflits d’intérêts, malgré les appels répétés à des réformes législatives. Il a appelé à une révision du cadre législatif conformément à la Constitution pour empêcher la coexistence du pouvoir politique avec la gestion des affaires publiques et les activités économiques, en vue de restaurer l’intégrité et la confiance dans la gouvernance marocaine.