Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue mardi 10 décembre et présidée par son secrétaire général Abdelilah Benkirane, le parti rappelle sa position “de principe et constante” concernant la peine de mort : celle-ci doit s’appliquer uniquement “pour les crimes les plus graves, notamment le meurtre avec préméditation et les atteintes au droit à la vie”.
Pour le PJD, ces crimes justifient l’application du principe de rétribution prévu par le Coran, lequel procure un sentiment d’équité à la société et aux ayants droit des victimes. “Cette peine contribue à apaiser ce sentiment de trouble, tout en remplissant une fonction dissuasive”, ajoute le communiqué.
Le parti insiste également sur le parcours progressif du Maroc dans sa gestion de la peine de mort. Selon le communiqué, ce processus a été marqué en 2013 par l’adoption de la loi n° 108.13 relative à la justice militaire, réduisant le nombre de crimes passibles de cette peine de seize à cinq. De plus, le projet de loi n° 10.16 modifiant le Code pénal a introduit des restrictions supplémentaires, notamment l’exigence de l’unanimité des membres de la juridiction pour prononcer une telle sentence.
“Ces évolutions traduisent une maturité dans l’approche marocaine, équilibrant la limitation des cas nécessitant la peine de mort et la garantie contre les erreurs ou abus”, précise le communiqué. Le parti considère que cette démarche reflète l’effort pour concilier les exigences de justice et les principes religieux.
Enfin, le communiqué souligne que l’intention du Maroc de voter en faveur de la résolution onusienne ne constitue pas une démarche vers l’abolition de la peine de mort. “Il s’agit simplement d’une reconnaissance d’une situation de fait adoptée par le Maroc depuis 1993”, affirme le texte.