Selon les médias espagnols, après un premier classement sans suite en 2023 en raison du manque de coopération d’Israël, l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, a relancé l’affaire en avril dernier suite à des éléments fournis par les autorités françaises.
Ces informations, obtenues via un mandat d’enquête européen, révèlent que de nombreuses personnalités publiques et politiques françaises avaient également été ciblées par Pegasus en 2021.
Le juge José Luis Calama, chargé de l’affaire, attend toujours des rapports complémentaires du Centre national de renseignement (CNI) pour faire avancer l’enquête.
Le Parti Populaire a utilisé cette affaire pour insinuer un lien entre le vol de données et des décisions stratégiques en matière de politique étrangère, notamment le changement de position de l’Espagne sur le Sahara. Le député José Enrique Núñez Guijarro (PP) a insisté sur le caractère massif du vol d’informations, évoquant 2,5 gigaoctets de données issues du téléphone du président Sánchez.
La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a souligné ce mardi au Congrès des députés que les informations dérobées étaient de nature personnelle et n’avaient pas compromis la sécurité nationale.
Robles a fermement appelé à “la prudence dans les accusations portées sans preuves contre le Maroc” et rappelé que la responsabilité de l’infection doit être déterminée par la justice, et non par des spéculations politiques.
La ministre a également confirmé que le Centre cryptologique national (CCN) avait déjà fourni une dizaine de rapports à la justice, le dernier datant d’octobre 2024, et assuré que le gouvernement et le CNI continuent de coopérer pleinement avec les autorités judiciaires. “Nous sommes les victimes dans cette affaire”, a-t-elle conclu.