L'ONU qualifie la situation à Gaza “d'épouvantable et apocalyptique”

L'ONU a qualifié lundi la situation à Gaza d'"épouvantable et apocalyptique", avertissant qu'exposer les Palestiniens aux conditions auxquelles ils sont confrontés dans le territoire pourrait s'apparenter aux "crimes internationaux les plus graves".

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Photo prise à Gaza le 10 octobre 2023. Crédit: Mohammed Zaanoun / Middle East Images

Ouvrant une conférence au Caire visant à accélérer l’aide humanitaire à la bande de Gaza, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté dans son discours, lu par son adjointe Amina Mohammed, la communauté internationale à « jeter les bases d’une paix durable à Gaza et dans tout le Moyen-Orient ».

António Guterres, secrétaire général de l’ONU.Crédit: France24

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, plus de 44.000 personnes ont été tuées en près de 14 mois de guerre entre Israël et le groupe islamiste palestinien, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

M. Guterres a souligné le bilan dévastateur du conflit et la nécessité urgente d’une action internationale. « La malnutrition est endémique… La famine est imminente. Pendant ce temps, le système de santé s’est effondré », a-t-il constaté

Il a ajouté que Gaza compte désormais « le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde, avec beaucoup d’entre eux perdant des membres et subissant des opérations chirurgicales sans même d’anesthésie ».

Le chef de l’ONU a également critiqué les restrictions sévères sur l’acheminement de l’aide, qualifiant les niveaux actuels de « largement insuffisants ».

Selon le décompte de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), seuls 65 camions d’aide par jour ont pu entrer dans le territoire palestinien assiégé le mois dernier, contre une moyenne d’avant-guerre de 500.

Les organisations d’aide internationales ont à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme sur le désastre humanitaire en cours à Gaza, avertissant que la population, quelque 2,4 millions d’habitants, est au bord de la famine.

Selon elles, les livraisons d’aide atteignant le territoire sont désormais au plus bas depuis l’attaque meurtrière lancée par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre en cours.

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Israël, qui imposé un siège total au territoire contrôlé par le Hamas, blâme de son côté l’incapacité des organisations humanitaires à gérer et à distribuer de grandes quantités d’aide.

Le blocage de l’aide à Gaza « n’est pas une crise logistique » mais plutôt « une crise de volonté politique et de respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire », a rétorqué Guterres lundi.

L’Unrwa a déclaré que toutes ses tentatives pour acheminer de l’aide dans le nord de Gaza avaient été « refusées » ou « entravées » entre le 6 octobre 2024 et le 25 novembre, au milieu de violents combats.

Guterres qualifié l’Unrwa de « bouée de sauvetage irremplaçable pour des millions de Palestiniens », avertissant que si elle était « obligée de fermer, la responsabilité de remplacer ses services essentiels – et de répondre aux besoins fondamentaux des Palestiniens de Gaza – incombera à Israël en tant que puissance occupante ».

« Pas aux Nations Unies (…) Mais à Israël, et à Israël seul », a-t-il insisté, alors qu’en octobre le pays a décidé d’interdire à l’Unrwa d’opérer sur son sol.