Tunnel sous le détroit : l'Espagne investit plus de 480.000 euros dans quatre sismomètres

Selon le média Europa Sur, le projet de tunnel sous-marin reliant l'Espagne au Maroc, à travers le détroit de Gibraltar, a été remis sur les rails avec une nouvelle injection de fonds et d'attention politique.

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Détroit de Gibraltar.

Le gouvernement espagnol, en collaboration avec la Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa), a investi 486.420 euros (plus de 5 millions de dirhams) dans la location de quatre sismomètres sous-marins à l’entreprise Tekpam Ingénierie SL., la seule à avoir participé à l’appel d’offres. Ces sismomètres sont destinés à étudier la géologie complexe du fond marin entre Tarifa et Tanger, essentielle pour la conception du tunnel.

Selon Europa Sur, la complexité du terrain sous-marin du détroit, avec ses formations argileuses et ses structures hétérogènes, pose en effet un défi majeur, nécessitant des études sismotectoniques approfondies. Pendant six mois, les appareils seront sous la supervision de l’Institut royal et observatoire de la marine de San Fernando (Cadix).

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Cette nouvelle étude sismologique vise à mettre à jour les données et à évaluer la viabilité d’un itinéraire alternatif qui puisse surmonte les difficultés géologiques. Pour Secegsa, « le tunnel représenterait non seulement une avancée historique en matière d’ingénierie, mais aussi un développement économique et social sans précédent pour l’Andalousie et le nord du Maroc ».

Ce tunnel, d’une longueur projetée de 38,5 kilomètres dont 27,7 kilomètres sous-marins, vise à établir une connexion rapide, de moins de 30 minutes, entre les deux continents. La route envisagée, passant entre Punta Paloma et Punta Malabata, est le fruit de plus d’un siècle de rêve et d’études, remontant à 1869. Cependant, les défis géologiques et financiers ont souvent retardé sa réalisation.

Les efforts récents pour reprendre le projet s’inscrivent dans un contexte de relations améliorées entre l’Espagne et le Maroc, en particulier depuis le soutien espagnol au plan d’autonomie marocain pour le Sahara, accordé en 2022. La récente réunion de haut niveau entre les deux pays a également souligné l’importance stratégique du tunnel, non seulement en tant que lien physique mais aussi en tant que symbole de coopération.