Réagissant à une proposition d’amendement déposée par le groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le ministre a insisté sur l’importance d’encadrer le marché pour éviter sa concentration entre les mains de grands investisseurs, tout en assurant transparence et égalité des chances pour l’ensemble des acteurs de l’industrie.
L’amendement discuté, présenté par la conseillère Naïla Tazi au nom du groupe CGEM, vise à permettre aux investisseurs de gérer plusieurs entreprises dans le domaine cinématographique. Selon elle, cette mesure serait cohérente avec la liberté d’entreprise et ne devrait pas être soumise aux mêmes restrictions que celles imposées à certaines professions réglementées, comme les avocats ou les pharmaciens.
Cependant, Bensaid a rejeté cet amendement, arguant que dans le contexte actuel du marché cinématographique marocain, autoriser une telle pratique pourrait favoriser des situations de monopole ou de concentration excessive. « Tout investisseur a le droit de créer autant d’entreprises qu’il le souhaite, mais diriger plusieurs entreprises dans un marché aussi restreint est incompatible avec l’objectif de garantir une concurrence loyale », a-t-il déclaré.
Bensaid a rappelé que le marché cinématographique marocain reste largement dépendant des subventions publiques, une situation qui limite les possibilités de diversification et d’expansion sans le soutien de l’État. Entre 2020 et 2024, 80% des entreprises du secteur reposaient principalement sur ces financements. Cette réalité, selon lui, justifie la nécessité de régulations strictes pour assurer un accès équitable aux ressources disponibles.
Selon Bensaid, il ne serait envisageable de relâcher les restrictions qu’une fois le marché suffisamment mature pour s’autofinancer. En attendant, il propose de limiter les financements publics à un seul projet par investisseur, afin de favoriser une plus grande diversité d’acteurs et de projets.
Le ministre a également souligné les progrès réalisés ces dernières années dans le secteur, notamment grâce à l’émergence de nombreux jeunes entrepreneurs formés dans les écoles de cinéma du pays. Contrairement aux années précédentes, où le Centre cinématographique marocain (CCM) peinait à trouver des entreprises à soutenir, le défi actuel réside désormais dans la gestion d’un nombre croissant de candidatures pour accéder aux subventions.