Pourquoi l'instance de lutte contre la corruption subit une réduction de budget

Le gouvernement a apporté jeudi des clarifications sur la baisse du budget alloué à l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) pour l’année 2025. Si cette réduction de près de 60 millions de dirhams suscite des interrogations, l’Exécutif invoque des raisons qu’il qualifie de “naturelles”.

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Le porte-parole du gouvernement Mustapha Baitas, lors du point presse du 12 septembre 2024. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Lors de la conférence de presse hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement du 14 novembre, le porte-parole de l’Exécutif, Mustapha Baitas, a expliqué que la diminution de cette enveloppe budgétaire était due à une réduction des coûts initiaux liés à la mise en place de l’Instance. “Toute nouvelle institution enregistre, dans ses premières années, des dépenses élevées, notamment pour l’acquisition de matériel, l’installation des infrastructures et l’aménagement des locaux”, a-t-il déclaré.

Le budget global de l’INPPLC passera ainsi à 210,17 millions de dirhams en 2025, contre 269,39 millions de dirhams en 2024, selon le projet de loi de finances présenté au Parlement. La baisse concerne principalement le volet investissement, dont les crédits de paiement passeront à 28,83 millions de dirhams, contre 49,83 millions de dirhams l’année précédente.

Pour Baitas, cette évolution est conforme à la nature cyclique des dépenses de l’institution. “Les équipements nécessaires à la première année ne sont plus requis dans les années suivantes”, a-t-il affirmé, tout en insistant sur le fait qu’aucune autorité n’a ordonné un ajustement à la baisse du budget de l’Instance.

Reconnaissant le caractère stratégique de cette institution, Baitas a rappelé que celle-ci “doit remplir ses missions conformément aux lois qui l’encadrent”.

La diminution des ressources allouées à l’INPPLC s’inscrit dans un projet de loi de finances 2025 marqué par des arbitrages budgétaires serrés, dans un contexte économique complexe. Mais elle pose aussi la question de la priorisation des politiques publiques dans un domaine aussi sensible que la lutte contre la corruption.

Reste à savoir si les explications avancées par le gouvernement convaincront les observateurs et si cette réduction budgétaire affectera, à terme, l’efficacité de l’Instance dans la mise en œuvre de ses missions.

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