Driss Sentissi chiffre à 10 milliards de DH par an les pertes liées aux fonctionnaires fantômes

Le problème des “employés fantômes” continue de peser sur les finances publiques du Royaume, rappelle Driss Sentissi, chef du groupe Haraki à la Chambre des représentants.

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Le parlementaire Driss Sentissi (Mouvement populaire) au Parlement le 14 octobre 2024. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Lors de l’examen du Projet de loi de finances de 2025 (PLF 2025), Sentissi a dénoncé ces personnes qui perçoivent des salaires des administrations sans travailler, parfois même depuis l’étranger, un phénomène qu’il n’hésite pas à qualifier de “détournement de fonds publics”. Ce système, selon Sentissi, compromet la gestion budgétaire, à un moment où le pays est confronté à d’importants défis économiques.

Le chef du groupe parlementaire du Mouvement Populaire plaide également pour une revalorisation des salaires des Forces Armées Royales postées aux frontières, soulignant les disparités avec ceux qui, bien qu’inactifs, continuent de recevoir des rémunérations.

Dans le même sillage, Sentissi a évoqué la nécessité d’un équilibre régional dans l’attribution des postes publics. Alors que des zones reculées, notamment dans le domaine de la santé, souffrent d’un manque cruel de médecins et d’infirmiers, d’autres secteurs semblent bénéficier de créations de postes sans concours de recrutement publiquement annoncés. Il cite le cas de la région d’Errachidia, où les services de la Trésorerie et de l’Administration fiscale manquent de personnel qualifié, obligeant les administrations à recourir à des agents temporaires pour combler le déficit.

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Le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a répondu en réaffirmant l’engagement de l’État à renforcer en priorité les services de sécurité. Il a également précisé que, malgré les obstacles de recrutement dans certaines spécialités, des efforts considérables ont été faits dans le domaine de la santé et de l’éducation, où 98% de tous les postes prévus pour 2023 ont été pourvus.

Le problème des employés fantômes entraîne une perte estimée à 10 milliards de dirhams par an. Ce dysfonctionnement soulève l’urgence de réformes pour améliorer l’efficacité des ressources humaines et garantir une répartition plus équitable des postes, notamment dans les régions rurales qui manquent de professionnels, particulièrement dans le secteur de la santé.