Le PJD critique le discours de Macron sur Gaza dans une lettre ouverte

Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) marocain a adressé ce mardi une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron, suite à son discours devant le Parlement marocain. Si le parti se félicite des déclarations sur le Sahara, il exprime sa vive préoccupation concernant la position française sur Gaza.

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Le président français Emmanuel Macron prononçant un discours, mardi 29 octobre 2024, au Parlement, à Rabat. Crédit: Capture d'écran / SNRT

Selon la lettre, signée par le Secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, le parti salue “la position claire et sans ambiguïté de la France sur la question du Sahara marocain” exprimée lors de cette visite d’État. La lettre cite notamment les propos de Macron affirmant que “pour la France, le présent et l’avenir de ce territoire s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine”.

Toutefois, le ton change radicalement concernant la situation à Gaza. La lettre précise que “le Maroc et les Marocains, et comme l’a souligné à maintes reprises Sa Majesté le roi, placent toujours la question palestinienne au même rang que la question du Sahara marocain”.

Le PJD conteste fermement la caractérisation du Hamas par le président français. Selon la lettre, “le Hamas […] est et reste un Mouvement de Résistance qui pratique le droit légitime reconnu par le droit international à tous les peuples de se défendre contre l’occupation et l’extermination”.

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La lettre critique particulièrement les propos de Macron sur le droit d’Israël à se défendre, estimant que cela constitue “une injustice manifeste et une injure indigne au peuple palestinien opprimé depuis au moins 1948”.

Le document souligne également ce qu’il considère comme une contradiction dans le discours français, rappelant que Macron lui-même avait déclaré lors d’une conférence sur le Liban : “On parle beaucoup de guerre de civilisation (…) Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie.”

En conclusion, la lettre appelle à une action urgente et affirme qu’il est “du devoir et de la responsabilité historique, morale et juridique de la communauté internationale” d’intervenir. Elle plaide pour “la création sans délai et sans conditions d’un État palestinien libre et indépendant sur la terre de la Palestine et avec pour capitale Al Qods Asharif”.

Le texte se termine sur une position ferme : selon la lettre, ce droit est “inaliénable” pour le peuple palestinien, “sans lequel aucune paix n’est possible et pour lequel toute résistance est légitime”.