Lors de sa visite à l’Université Polytechnique Mohammed VI de Ben Guérir (UM6P), Clavijo a précisé les contours de ce projet. Comme le cite le quotidien espagnol El Diario : “Il ne s’agit pas de rapatrier (des Canaries vers le Maroc), car la tutelle serait maintenue par le gouvernement des Canaries, mais plutôt d’essayer, à travers ces organisations internationales, que le mineur puisse être pris en charge dans son pays d’origine.”
Cette proposition s’inscrit dans un contexte tendu, où les Canaries font face à la prise en charge de près de 6000 mineurs migrants non accompagnés, dont environ 750 Marocains. Pour soutenir cet effort, Madrid s’est engagé à débloquer une enveloppe de 100 millions d’euros.
Le plan se distingue du controversé “modèle Meloni” italien, qui prévoit la déportation des migrants vers des pays tiers. Selon El Diario, Clavijo souligne que cette initiative s’appuie sur l’article 35.2 de la loi sur l’immigration espagnole, qui permet aux communautés autonomes de “conclure des accords avec les pays d’origine (…) afin de veiller à ce que la prise en charge et l’intégration sociale des mineurs se fassent dans leur environnement d’origine”.
Si le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est montré ouvert à la discussion, il a néanmoins pointé, selon le média espagnol, “certaines lacunes” dans les législations européennes qui compliquent la mise en œuvre d’une telle solution.
La proposition de Clavijo survient alors que les négociations pour une réforme de la loi sur l’immigration restent bloquées en Espagne. Le Parti populaire (PP) a rejeté toute tentative de relocalisation des mineurs migrants vers d’autres régions espagnoles et a mis fin aux discussions sur ce sujet début octobre.
Si cette mesure est inédite, Clavijo espère qu’elle constituera une première étape vers une meilleure prise en charge des mineurs. Selon lui, l’option proposée offrirait une alternative viable qui réduirait les impacts psychologiques de la migration sur ces enfants et permettrait aux Canaries de mieux gérer les flux migratoires, tout en préservant le lien entre les jeunes et leurs communautés d’origine.