Accusée d’“apologie du terrorisme”, Zineb El Rhazoui répond au gouvernement français

La journaliste et activiste franco-marocaine Zineb El Rhazoui a critiqué, dans une interview avec Al Jazeera Mubasher mercredi 16 octobre, l’approche du gouvernement français envers elle suite à ses commentaires sur les bombardements meurtriers de l’armée israélienne à Gaza.

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Zineb El Rhazoui, lors de son interview par "Nouvelle Aube". Crédit: Davut Paşa / X

Dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera Mubasher, l’ancienne journaliste du magazine français satirique Charlie Hebdo a exprimé son indignation face à l’action du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui l’a signalée à la procureure de la République de Paris pour délit d’apologie du terrorisme, après ses déclarations faites début octobre au média Nouvelle Aube (déclinaison française du quotidien turc Yeni Safak), dans lesquelles elle qualifiait Israël d’“État terroriste” et de “Daech qui a réussi”, et défendait le Hamas en tant que “mouvement de résistance”.

Elle a souligné que l’action du ministre était “une tentative de masquer la nudité d’Israël et de camoufler le déclin moral de cet État”.

El Rhazoui a également dénoncé le soutien de la France au “massacre en Palestine”, mettant en lumière “l’ironie” d’un pays qui se proclame “gardien des droits de l’Homme et de la liberté”, mais qui “réprime” ceux qui défendent la Palestine avec de nombreuses arrestations et harcèlements.

“Ceux qui encouragent l’attaque contre l’islam au nom de la laïcité sont les mêmes qui soutiennent les crimes de l’entité sioniste à Gaza”

Zineb El Rhazoui

Nous voyons l’hypocrisie et le double standard dans les pays occidentaux qui se prétendent démocratiques”, a également déclaré l’activiste, estimant que les valeurs de laïcité sont inégalement appliquées, et ciblent principalement l’islam. “Ceux qui encouragent l’attaque contre l’islam au nom de la laïcité sont les mêmes qui soutiennent les crimes de l’entité sioniste à Gaza”, a-t-elle ajouté.

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Malgré les menaces de poursuites judiciaires, El Rhazoui reste ferme dans ses convictions, prête à payer le prix pour sa liberté de parole. Elle déclare : “Je serai heureuse de payer n’importe quel prix pour dire la vérité, c’est le moins que l’on puisse faire.”

Elle conclut en affirmant que son combat est un témoignage de la “chute des masques”. “Et nous continuons à voir plus de mensonges et de décadence dans ces sociétés (occidentales, ndlr)”, symboles d’une “ère de décadence morale et de duplicité des politiques”, spécialement envers ceux qui défendent les droits des Palestiniens.