La fondation suédoise a également distingué Joan Carling, militante philippine pour les droits indigènes, Anabela Lemos, militante environnementale au Mozambique et le laboratoire de recherche Forensic Architecture pour ses travaux sur les violations des droits humains à travers le monde.
Les quatre lauréats ont fait preuve d‘ »un engagement inébranlable à s’élever contre les forces d’oppression et d’exploitation, tout en adhérant strictement aux méthodes non violentes », a expliqué la fondation dans un communiqué.
Issa Amro, né le 13 avril 1980 à Hébron, a dédié sa vie à la lutte contre l’occupation d’Israël en Cisjordanie, jugée illégale au regard du droit international par l’ONU. La fermeture, en 2003, de l’université Polytechnique de Palestine où il étudiait, a été un tournant dans sa vie.
Pendant six mois, il mène une action de désobéissance civile, qui fonctionne: « j’ai réussi à faire rouvrir l’université avec les autres étudiants », a-t-il dit. « J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur et d’activiste: c’est devenu une partie de mon caractère ».
Le Palestinien – détenu à plusieurs reprises et torturé aussi bien par l’Autorité palestinienne qu’Israël, selon Right Livelihood – a ensuite passé sa vie à documenter la colonisation israélienne par le biais de son ONG « La jeunesse contre les colonies ».
« C’est un miracle que je sois toujours en vie », admet-il.
La Philippine Joan Carling a, elle, été distinguée pour avoir défendu pendant trente ans les droits des communautés indigènes, notamment dans leur lutte contre des projets d’extraction minière, et pour avoir eu une influence sur les politiques menées à leur encontre à l’ONU.
La fondation a aussi récompensé la militante écologiste Anabela Lemos, directrice de l’ONG Justiça Ambiental! (JA!), notamment pour son rôle dans la campagne contre les projets d’extraction de gaz naturel liquéfié dans le nord du Mozambique.
Forensic Architecture, laboratoire de recherche londonien connu pour ses modélisations 3D des zones de conflits, a obtenu le prix pour ses découvertes réalisées grâce à « des techniques d’investigation à la pointe de la technologie » de violations des droits humains à travers le monde.
Grâce à la reconstitution, aux côtés de leur partenaire ukrainien The Center for Spatial Technologies, de la destruction du théâtre de Marioupol, ils ont réussi à mettre en évidence « les stratégies de terreur » déployées par la Russie « pour tenter d’occulter les preuves de ses propres crimes », a précisé la fondation suédoise dans son communiqué.
Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par le Germano-Suédois Jakob von Uexhull après que la fondation Nobel a refusé sa proposition de créer deux nouveaux prix pour l’environnement et le développement.