La France n’est pas un pays raciste, je veux le dire clairement comme je le pense”, a déclaré cet originaire de Casablanca, lauréat du Lycée Lyautey, naturalisé français depuis 2012, ajoutant : “Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des discriminations qu’il faut combattre.”
Sur le plateau de la chaîne de télévision CNews, Othman Nasrou, nouveau secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations, a accordé sa toute première interview depuis sa nomination dans le gouvernement de Michel Barnier, le mercredi 25… pic.twitter.com/dIACwCGi8x
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) September 26, 2024
Othman Nasrou a rejoint la France à l’âge de 17 ans en région parisienne, plus particulièrement à Versailles. Il y suit des classes préparatoires au Lycée Sainte Geneviève, puis réussit son entrée à HEC Paris en 2007. Aujourd’hui, il est le seul autre franco-marocain, hormis Rachida Dati (reconduite à son poste et qui s’apprête à entamer son troisième mandat de ministre), au gouvernement français.
Interpellé sur l’affaire du meurtre d’une jeune française par un Marocain qui était sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), Nasrou décrie un “crime absolument ignoble” : “Cet individu était en centre de rétention administrative. Il a été mis en résidence surveillée à quelques jours seulement de la délivrance du laissez-passer consulaire qui aurait permis son expulsion. Il y a des questions qui se posent.”
“Nous avons tous l’ardente obligation (…) d’avoir une maîtrise des flux migratoires”
“Je crois que nous avons tous l’ardente obligation, la nécessité, c’est ce que nous demandent les Français, dans leur immense majorité, d’avoir une réponse pénale qui soit évidemment à la hauteur de la situation, d’avoir plus de sécurité, d’avoir une maîtrise des flux migratoires, sans quoi rien n’est possible”, a-t-il expliqué.
Le secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations a, en outre, pointé du doigt l’immigration, y voyant l’origine même du drame susmentionné : “Quand on n’arrive pas à choisir qui on veut accueillir et quand on n’arrive pas à reconduire ceux qui n’ont rien à faire là, c’était le cas de l’individu dont on a parlé tout à l’heure, qui n’a rien à faire sur le territoire français, on voit que ça contribue bien sûr à une montée de l’insécurité.”
“Nous avons besoin d’ordre. Sans ordre, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de sécurité. Et notre mission, c’est de protéger les Français, de les protéger de la violence et de l’insécurité, quelles que soient leurs origines et leurs conditions”, a-t-il ajouté.
Rétorquant à Lucie Castets, récemment proposée (mais n’ayant pas réussi à faire consensus) par le Nouveau Front Populaire (NFP) pour le poste de Premier ministre, qui proposait, hier, de régulariser tous les sans-papiers, Othman Nasrou déplore une “dérive” de la gauche, une “démagogie” et une “facilité qui consiste à nier la réalité”, concluant qu’“en matière de maîtrise de l’immigration”, la France est “en droit de faire au moins la même chose” que ses voisins.