Le CMC propose, comme plan de sortie de crise, deux années de service de santé national pour les étudiants en médecine

Face à la crise actuelle dans les facultés de médecine, où les étudiants sont en grève ouverte depuis décembre 2023 pour dénoncer leurs conditions de formation, le Centre marocain pour la citoyenneté a publié un communiqué proposant des solutions. L’objectif est de répondre à la pénurie de médecins tout en améliorant la qualité de la formation.

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Manifestation des étudiants en médecine le 6 mai 2024 à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Le communiqué du Centre marocain pour la citoyenneté rappelle que les étudiants en médecine et en pharmacie protestent principalement contre la réduction de la durée des études de 7 à 6 ans, une réforme que le gouvernement souhaite mettre en place pour combler le déficit de 32.000 médecins et 64.000 infirmiers. Les étudiants craignent que cette réforme n’affecte la qualité de leur formation, alors que le ministère de la Santé estime qu’une augmentation des heures de cours pourrait compenser.

Dans son communiqué, le Centre marocain pour la citoyenneté propose la mise en place d’un service de santé national pour compenser ce déficit et garantir à tous les citoyens un accès équitable aux soins. Le communiqué précise que ce service devrait durer deux ans, avec la septième année des études médicales comptée comme première année de ce service. La deuxième année serait effectuée après l’obtention du diplôme, que ce soit en médecine générale ou en spécialisation.

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Pour encourager la participation des jeunes médecins à ce programme, le centre propose que ces derniers bénéficient d’un salaire complet, conformément au régime de la fonction publique, tout en ayant la possibilité d’acquérir une expérience pratique sur le terrain. Le communiqué insiste sur l’importance de prévoir un encadrement adéquat pour garantir une bonne intégration des étudiants dans le système de santé.

Le communiqué souligne également la question sensible de la migration des médecins à l’étranger après l’obtention de leur diplôme, une situation jugée problématique par le Centre marocain pour la citoyenneté. Le centre rappelle que la formation des médecins est largement financée par des fonds publics, avec un coût estimé à plus d’un million de dirhams par an pour chaque étudiant. Il serait donc “illogique que ces médecins partent exercer à l’étranger immédiatement après leur formation”, souligne le communiqué.

Le centre appelle également à définir un engagement minimum pour les médecins afin qu’ils servent dans le secteur public pendant une durée déterminée avant d’envisager tout travail à l’étranger. “La mise en place de ce service permettrait de combler les lacunes actuelles du système de santé tout en garantissant un retour sur investissement pour l’État”, ajoute le communiqué.

Enfin, le Centre marocain pour la citoyenneté conclut que la mise en place de ces mesures contribuerait à garantir un accès équitable aux soins pour tous les Marocains, tout en respectant les droits des médecins à migrer, une fois leur devoir accompli envers la nation.