Des Espagnols d’extrême droite déploient une banderole anti-immigration en plein Rabat

Les membres d’un mouvement d’extrême droite espagnol, Hacer Nación, se sont rendus à Rabat afin d’y déployer des banderoles anti-immigration et “anti-islamisation”.

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Les membres d'un mouvement d'extrême-droite espagnol, Hacer Nación, se sont rendus à Rabat afin d'y déployer des banderoles anti-immigration et "anti-islamisation".

Dans la foulée d’un communiqué diffusé le 29 août et intitulé “L’Afrique n’a pas sa place en Europe”, des membres du mouvement souverainiste espagnol Hacer Nación ont investi des lieux de la capitale pour déployer des banderoles anti-immigration.

Quelle est la différence entre marcher dans Rabat ou dans les quartiers européens qui ont été colonisés ? L’islamisation s’étend sur notre terre pendant que nous sommes menés à l’extinction”, peut-on lire dans le texte envoyé aux médias.

“Remigration ou barbarie”

Et les identitaires de poursuivre : “L’Europe ne peut et ne devrait pas accepter des millions d’immigrants. Si leur réelle intention était d’améliorer leur vie plutôt que de vivre du travail et de l’effort des Européens, ils devraient rester dans leur pays d’origine et se battre pour changer leur propre situation. Notre classe politique est complice de tout ce qui est en train d’arriver et leur rêve multiculturel s’est transformé en cauchemar pour les peuples européens. C’est pourquoi nous devons nous battre contre la barbarie dans nos rues, mais aussi contre tous ces politiciens complices, et contre les dirigeants africains et leur chantage.

Dans la vidéo, non datée, accompagnant le communiqué, deux hommes vêtus de noir faisant partie du mouvement déploient une banderole en plein Rabat, au pied des Oudayas, sur les bords du Bouregreg, sur laquelle on peut lire “L’Afrique ne rentre pas dans l’Europe, restez ici”. Un autre homme tient ensuite un discours anti-islam et anti-immigration face caméra, devant la tour Hassan.

Des images ponctuées de nombreuses prises de vue, là aussi non datées, de migrants maghrébins et subsahariens, ainsi que de la rencontre entre le roi Mohammed VI et le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, lors de sa visite à Rabat en février dernier. “Remigration ou barbarie, il n’y a pas d’autre alternative”, conclut le communiqué, ainsi que la vidéo.

Mouvement néofasciste et identitaire

Fondée en 2020 après la scission du parti d’extrême droite espagnol España 2000, l’organisation ultranationaliste Hacer Nación défend des idées radicales, notamment une opposition farouche à l’immigration, à l’islam, au féminisme et au globalisme. Le mouvement propose des solutions drastiques comme la “remigration”, c’est-à-dire l’expulsion des personnes d’origine étrangère jugées non compatibles avec les intérêts de la nation espagnole.

Hacer Nación s’inscrit dans un courant plus large de mouvements ultranationalistes en Espagne, souvent associés à des idées néo-nazies, bien qu’il se définisse également comme socialement conservateur et protectionniste sur le plan économique.

Le mouvement a acquis une certaine notoriété en participant à des manifestations et en obtenant une représentation politique locale, notamment à Velilla de San Antonio près de Madrid, où il a remporté deux sièges au conseil municipal lors des élections de mai 2023​.

 

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