Traditionnellement, les méduses, particulièrement le Cotylorhiza tuberculata et le Chrysaora hysoscella, sont des visiteurs réguliers des côtes nord-marocaines en été, attirées par les eaux chaudes et les courants marins favorables. Leur présence, souvent perçue comme un désagrément pour les vacanciers, est cependant un indicateur d’équilibres naturels parfois fragiles.
L’une des explications avancées pour ce phénomène est l’augmentation de la population de tortues marines dans les eaux du nord du Maroc.
Selon Adil Znaki, président de l’Association des pêcheurs d’Al Hoceima et expert en affaires maritimes, « cette année, un grand nombre de tortues a été observé sur les plages du nord, et il est probable qu’elles aient détruit les colonies de méduses, les empêchant de pondre leurs œufs au cours des mois précédents de l’année en cours », a-t-il déclaré à nos confrères de Hespress,
Par ailleurs, la hausse des températures de l’eau observée cette année pourrait également jouer un rôle non négligeable. Les eaux des côtes nord-marocaines ont atteint des niveaux de chaleur inédits, éloignant ainsi les méduses, qui préfèrent des conditions thermiques modérées.
« La méduse est connue pour ne pas se reproduire dans un environnement marin très froid ou très chaud ; elle choisit toujours des eaux tempérées. C’est un animal de surface qui se nourrit principalement de mollusques et de petits poissons », a ajouté Znaki.
Ce retrait des méduses a été accueilli favorablement par les pêcheurs locaux, qui y voient une opportunité de meilleures prises. « Les pêcheurs trouvent généralement de nombreux avantages à leur absence, notamment une meilleure disponibilité des petits poissons », a précisé Znaki.
Et d’ajouter : « La présence massive de méduses sur les plages du nord, en particulier à Al Hoceima, était un signe de déséquilibre naturel lié au réchauffement climatique. Cette année, Al Hoceima n’est pas la seule à constater cette absence. Les tortues et la chaleur restent les principales raisons ».