L’armée israélienne annonce que le 13 juillet 2024, des avions de combat ont mené des frappes dans la région de Khan Younès, et à la suite d’une analyse de renseignements, il peut être confirmé que Mohammed Deif a été éliminé”, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
“Deif a dirigé, planifié et exécuté le massacre du 7 octobre”, a ajouté l’armée en référence à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza avait indiqué que les frappes du 13 juillet avaient fait plus de 90 morts dans la région de Khan Younès (sud). Mais le Hamas avait nié que Deif était parmi les victimes.
Chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Deif était l’un des hommes les plus recherchés par Israël depuis près de trente ans et figurait sur la liste américaine des “terroristes internationaux” depuis 2015.
Selon l’armée israélienne, Deif a mené plusieurs attaques contre Israël au fil des années et opérait avec Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, lui aussi recherché par Israël.
“Pendant la guerre, il (Deif) a commandé les activités terroristes du Hamas dans la bande de Gaza en donnant des ordres et des instructions aux membres supérieurs de l’aile militaire du Hamas”, a ajouté l’armée.
Né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Younès, Deif avait entamé à la fin des années 1980 son parcours clandestin. Il n’aurait jamais passé plus d’une nuit au même endroit. Dans les vidéos, il était toujours masqué ou représenté par une silhouette, et peu de photographies de lui ont été rendues publiques.
Deif avait été désigné en 2002 à la tête de la branche armée du Hamas, après la mort de son prédécesseur Salah Chéhadé, tué dans un raid israélien. Pour le Hamas, il était le “chef d’état-major de la résistance”.
Avant l’opération du 13 juillet, Deif avait échappé au moins à six tentatives d’élimination connues. À force d’échapper à Israël, il avait gagné un surnom : le “chat aux neuf vies”.
C’est lui qui avait annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, le matin du 7 octobre, le début de l’opération “Déluge d’Al-Aqsa” contre Israël. Le chef militaire y déclarait que “les positions et les fortifications de l’ennemi ont été visées par 5000 roquettes et obus lors des 20 premières minutes” de l’attaque.
En mai, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, avait demandé un mandat d’arrêt contre lui et deux autres hauts responsables du Hamas.
Lors de l’attaque du 7 octobre, 251 personnes avaient été enlevées, dont 111 sont toujours retenues en captivité à Gaza, parmi lesquelles 39 sont mortes, selon l’armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive d’envergure à Gaza qui a fait jusqu’ici 39.480 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d’indications sur le nombre de civils et de combattants morts.