L’UMT appelle à maintenir la deuxième phase de la grève ouverte du secteur de la santé, prévue du lundi 22 au vendredi 26 juillet 2024. Des manifestations sont également programmées, notamment une devant le Parlement à Rabat le jeudi 25 juillet à partir de midi, afin de montrer leur désapprobation face à un accord qu’ils jugent insuffisant et régressif par rapport aux précédents.
Dans une déclaration au journal Al3omk, Rahal Lahssini, vice-secrétaire général de l’Union nationale des professionnels de la santé, a expliqué que son syndicat avait boycotté la réunion avec le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, en raison de l’absence de conditions propices à un véritable dialogue. “Nous avons exigé des conditions claires pour participer aux négociations. Sans cela, nous continuons à protester pour faire valoir nos droits et les accords précédemment conclus”, a-t-il déclaré.
Lahssini a souligné que leur syndicat n’accepterait aucun accord qui remettrait en cause les acquis matériels et statutaires des professionnels de santé, et il a critiqué le transfert forcé des personnels de la fonction publique vers les groupes de santé territoriaux, un système mis en place sans une réelle consultation des travailleurs du secteur.
Le syndicat a émis plusieurs conditions pour reprendre le dialogue avec le gouvernement, notamment des excuses officielles pour la répression de la manifestation pacifique des travailleurs de la santé le 10 juillet 2024, ainsi que l’engagement d’un véritable dialogue avec une délégation gouvernementale ayant pouvoir de décision, présidée par le chef du gouvernement ou son représentant.
Les revendications incluent également la mise en œuvre des accords du 29 décembre 2023 et du 26 janvier 2024, ainsi que la révision des neuf points litigieux mentionnés dans le courrier adressé au chef du gouvernement le 25 janvier 2024. Le syndicat exige en outre l’annulation des poursuites judiciaires contre les professionnels de la santé arrêtés lors de la manifestation du 10 juillet, et le non-prélèvement des salaires des grévistes.
Malgré ces tensions, un accord a été signé le mardi 23 juillet entre le ministère de la Santé et six syndicats représentatifs du secteur. Cet accord, selon le ministère, s’inscrit dans le cadre des directives royales visant à généraliser la protection sociale et à réformer en profondeur le système de santé national. Les mesures incluent une augmentation des salaires de 500 dirhams pour les infirmiers et de 200 dirhams pour les administratifs et techniciens, ainsi que des améliorations des conditions de promotion et des compensations pour les risques professionnels.
Le ministère a également promis d’étudier la création de nouveaux grades pour les professionnels de la santé et d’améliorer les compensations pour les gardes et les permanences. Des mesures jugées insuffisantes par l’Union nationale de la santé, qui réclame des garanties sur la protection des acquis et une réforme véritablement participative du système de santé.