Cette position a été exprimée par une représentante de la CGEM lors de l’ouverture de la réunion annuelle du réseau pour l’Intégrité des affaires de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), organisée pour la première fois à Rabat, en dehors du siège de l’OCDE à Paris.
Lors de cette réunion, Mohammed Bachir Rachdi, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), a souligné qu’“une approche anticorruption ne peut être que globale, nous ne pouvons pas nous concentrer sur un seul aspect sans prendre en compte l’autre”. Cette perspective a été partagée par Isabelle Jegouzo, directrice de l’Agence française anticorruption, qui a ajouté que “le secteur privé est un levier pour améliorer le niveau général d’intégrité, et les entreprises sont encouragées à adopter des pratiques de bonne gouvernance”.
Diane Bales, de la direction des Relations mondiales et de la coopération, section Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, a aussi réagi en affirmant que “le développement du secteur privé est crucial pour la création d’emplois et le développement, et nous souhaitons voir ce secteur évoluer dans un environnement intègre, car la corruption est présente dans les secteurs public et privé”.
Dans une intervention ultérieure, Hind Lfal, vice-présidente de la commission éthique et gouvernance de la CGEM, a souligné que “la corruption existe aussi dans le secteur public, pas seulement dans le privé”, questionnant ainsi l’utilité de se concentrer uniquement sur ce dernier.
En réponse à une question posée par le média Alyaoum24 concernant un possible ciblage des hommes d’affaires, Mohammed Bachir Rachdi a nié toute forme de ciblage, en affirmant que “l’importance du secteur privé réside dans le désir de le voir jouer un rôle actif aux côtés du secteur public et de la société civile pour former une force unie contre la corruption”.
Rachdi a ajouté que “l’interaction avec les entrepreneurs les encourage à se prémunir contre les actes de corruption, leur offrant ainsi une vision claire pour l’investissement et la prévention de la corruption”. Il a insisté sur la nécessité d’un “système intégré dans tous les domaines (secteurs public et privé, ndlr) pour lutter efficacement contre la corruption”.
Il a également précisé que la focalisation sur le secteur privé ne se faisait pas au détriment du secteur public, car ils sont intimement liés, nécessitant ainsi une politique globale pour obtenir des résultats durables dans la lutte contre la corruption.
Cette conférence internationale, coprésidée par le Maroc et la France, représentés respectivement par l’INPPLC et l’Agence française anticorruption, réunit divers acteurs de l’intégrité dans la région MENA et des experts de l’OCDE. Elle discute des incitations à l’intégrité des affaires en évaluant les pratiques actuelles dans la région MENA et met l’accent sur l’importance d’une approche intégrée et inclusive pour combattre la corruption.