Miloud Maalmi, 34 ans et né à Strasbourg, faisait partie d’un groupe de dix Alsaciens partis en Syrie en décembre 2013. Dans ce groupe figurait notamment Foued Mohamed-Aggad, mort lors de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015 après avoir assassiné avec deux complices 90 personnes dans la salle de spectacle parisienne.
Seul ce dernier était resté en Syrie, deux autres y avaient trouvé rapidement la mort, tandis que les sept derniers, parmi lesquels Miloud Maalmi, étaient rentrés en France entre février et avril 2014. Miloud Maalmi a été condamné en appel à sept ans de prison en mai 2017.
Lors d’une audience en 2016, les sept Strasbourgeois avaient raconté comment ils avaient quitté le chaos syrien. Miloud Maalmi fut le premier à s’enfuir, ce qui lui valut d’être qualifié de traître par d’autres Strasbourgeois.
Il a raconté s’être glissé dans un convoi vers la frontière turque, avoir passé les check-points bien qu’il n’eut pas d’autorisation et rejoint la Turquie à travers champs. Sans argent ni papiers, à Istanbul, il a convaincu le portier d’un hôtel de l’héberger en montrant ses photos de foot, lui qui a été professionnel en Allemagne.
Aidé par son avocat, Miloud Maalmi a ensuite regagné la France, refaisant ses papiers, allant déclarer le vol de sa carte bancaire. C’est à la mi-mai 2014 que lui et les autres membres de la filière furent interpellés.
Sollicité par l’AFP, son avocat Me Stanislas Mandelkern s’est dit “surpris”, car son client “avait fait une détention exemplaire, puis il n’y avait eu aucun souci depuis sa sortie de prison. Il s’est parfaitement réinséré, s’est investi dans le football, a ouvert une entreprise et gagné sa vie, s’est marié”. Selon lui, son client “est complètement passé à autre chose” et a anticipé cette décision en s’installant depuis quelques mois au Maroc.
Il s’agit de la 13e déchéance de nationalité prononcée par décret depuis le début de l’année, après 11 en 2023, et la 40e depuis 2019.
Le 24 mai, déjà, Mokhlès Dahbi, 35 ans, un autre membre franco-marocain de cette filière de Strasbourg, lui aussi condamné en appel en 2017 à sept ans de prison, avait été déchu de sa nationalité française, en compagnie de deux autres hommes liés, d’après le magazine L’Essor de la gendarmerie, au terrorisme d’inspiration jihadiste.
La déchéance de nationalité peut être décidée en cas d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou en cas de condamnation pour infraction terroriste. Elle ne peut concerner que les binationaux et est prononcée par décret.