La pêche illicite, une menace grave pour les stocks halieutiques

Le Maroc célèbrera mercredi la journée internationale de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INDNR), qui a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance d’une pêche durable, tout en attirant l’attention sur les difficultés rencontrées par les petits pêcheurs et les femmes qui constituent 90% de la main-d’œuvre du secteur halieutique au niveau mondial.

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Le port de Casablanca en 2018. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Selon les Nations unies, la pêche INDNR concerne tous les aspects et toutes les étapes de la capture et de l’utilisation du poisson, et peut être parfois associée au crime organisé. Elle entrave les efforts nationaux et régionaux de conservation et de gestion des stocks de poissons et, par conséquent, freine les progrès vers la réalisation des objectifs de durabilité et de responsabilité à long terme.

De plus, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, désavantage grandement les pêcheurs qui agissent de manière responsable, honnête et conforme aux termes de leurs autorisations de pêche.

Si les pêcheurs INDNR ciblent les stocks vulnérables soumis à des contrôles de gestion stricts ou des moratoires, les efforts pour reconstituer ces stocks à des niveaux durables ne seront pas atteints, menaçant la biodiversité marine, la sécurité alimentaire des communautés qui dépendent des ressources halieutiques pour les protéines et les moyens de subsistance dans le secteur.

Conscient des conséquences néfastes de la pêche illégale sur la pérennité des stocks halieutiques, sur l’écosystème marin et sur la situation socio-économique des opérateurs de la pêche, le Maroc a renforcé son arsenal juridique, en adoptant la loi 15-12 relative à la prévention et à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.

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À cet égard, le Plan Halieutis érige la durabilité de la ressource comme un axe majeur et trace parmi ses objectifs une ressource exploitée durablement pour les générations futures, le but étant de mieux gérer le patrimoine halieutique.

Pour accompagner la mise en œuvre de cette loi, le Département de la pêche maritime a mis en place le système contrôle et surveillance “SCS” des activités de la pêche et un système de traçabilité des captures, permettant l’identification des produits de la pêche au cours de toutes les étapes par lesquelles ils transitent.

Le Royaume s’est également doté d’une Unité d’appui à la coordination du contrôle (UACC) relevant de la Direction des Pêches maritimes et de l’aquaculture (DPMA) et ayant pour mission d’améliorer, de gérer et de coordonner le suivi et le contrôle du respect des lois, des réglementations et des mesures de conservation et de gestion des ressources halieutiques, notamment par la supervision du Centre national de surveillance des navires de pêche.

Les bonnes pratiques du Maroc en matière de lutte contre la pêche illicite ont été récompensées en marge de la conférence de haut niveau de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) sur les initiatives MedFish4Ever, tenue en 2019 à Marrakech.

Le Royaume a été ainsi récompensé pour l’installation d’un système d’identification des barques nationales de la pêche artisanale par radiofréquence (RFID).

L’intérêt accordé par le Maroc à ce secteur s’est, une nouvelle fois, concrétisé dans le rapport général de la Commission spéciale sur le modèle de développement qui souligne que la mobilisation pleine et entière du potentiel de l’économie bleue requiert l’accélération de la mise en œuvre des schémas de développement des neuf régions littorales du Maroc.