La majorité parlementaire se réunit pour discuter de la durabilité des finances publiques et la mise en œuvre de la protection sociale

La durabilité des finances publiques, comme condition essentielle pour la mise en œuvre du chantier de protection sociale, a été au centre d’une rencontre organisée mardi à Rabat par les groupes de la majorité à la Chambre des représentants.

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La Chambre des représentants. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Cette rencontre, conduite par le ministre délégué auprès de la ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, s’est déroulée en présence du ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, et des présidents des groupes parlementaires de la majorité gouvernementale.

S’exprimant à cette occasion, Lekjaa a souligné l’importance majeure de la durabilité des finances publiques, qui constitue une responsabilité partagée entre le gouvernement et le Parlement, liée à la capacité de notre pays à financer les chantiers et politiques publiques, et à assurer sa souveraineté financière.

Il a également mis en avant la nécessité d’évaluer la capacité du pays à maintenir cette durabilité, compte tenu des engagements pris par l’Exécutif et des grands projets lancés sous la conduite du roi Mohammed VI, notamment en matière d’édification de l’État social et de soutien à l’investissement.

Évoquant l’équilibre entre les besoins de financement des projets de développement et le maintien des équilibres macroéconomiques, Lekjaa a indiqué que près de 100 milliards de dirhams (MMDH) supplémentaires avaient été mobilisés sur une période de trois ans (2021-2023). Quant aux recettes fiscales, elles ont connu une augmentation annuelle moyenne de 12,5%, tandis que la pression fiscale est passée de 23% à 21%.

Ces ressources permettront de financer des dépenses additionnelles de plus de 90 MMDH, a précisé Lekjaa, notant que le coût des chantiers de protection sociale atteindra 40 MMDH, alors que le dialogue social coûtera 45 MMDH d’ici 2026.

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En ce qui concerne la mise en œuvre du Programme d’aide directe au logement, le ministre a relevé que le nombre de bénéficiaires avait atteint près de 12.000 personnes, pour un coût annuel estimé à 9 MMDH.

Par ailleurs, le responsable gouvernemental a apporté des précisions concernant le nombre de bénéficiaires du RAMED, précisant que le chiffre de 18 millions correspondait au nombre cumulatif de bénéficiaires depuis la généralisation du Régime d’assistance médicale en 2012 jusqu’à fin 2022, incluant ceux qui ont perdu leur éligibilité à ce système.

Lekjaa a ainsi précisé que le nombre de bénéficiaires dont les données ont été transférées du RAMED à AMO Tadamon en décembre 2022 était de 10 millions de personnes, et non de 18 millions, ajoutant que l’ensemble des bénéficiaires du RAMED étaient automatiquement éligibles à AMO Tadamon et ont eu une période d’une année pour s’inscrire au Registre social unifié afin de continuer à bénéficier de AMO Tadamon.

À l’issue de cette période, le nombre de bénéficiaires est passé à 3,8 millions de familles, soit environ 10 millions de personnes, ce qui correspond au même nombre de bénéficiaires du RAMED à fin 2022, a expliqué Lekjaa. Pour sa part, Baitas a souligné, en réponse aux interventions des parlementaires, que l’assimilation du bilan gouvernemental nécessitait l’utilisation de différentes approches et outils, en commençant par comprendre que le gouvernement actuel est passé d’une politique de maintien des conditions sociales et économiques à une politique visant à induire le changement, notamment via des mesures d’intégration socio-économique.

Le président du groupe istiqlalien pour l’unité et l’égalité à la Chambre des représentants, Omar Hejira, a quant à lui affirmé que cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une série de réunions de communication des groupes de la majorité gouvernementale visant à renforcer le débat sur des sujets importants. Il a aussi souligné l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre des programmes sociaux pour l’ensemble des Marocains, rappelant le rôle de l’institution législative en matière de suivi de l’exécution de ces programmes afin de garantir leur succès.

À son tour, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants, Mohamed Chaouki, a mis en exergue l’importance de cette rencontre qui constitue une occasion de discuter d’un sujet qui a suscité beaucoup de débats, à savoir la durabilité des finances publiques. Dans ce sens, il a affirmé que l’état des finances publiques était “bon”, ce qui permettra de financer les chantiers socio-économiques, notamment celui de la protection sociale.

Quant au président du groupe authenticité et modernité, Ahmed Touizi, il a indiqué que cette rencontre intervenait dans un contexte où “les groupes de l’opposition doutaient de la capacité du gouvernement à assurer le financement durable de la protection sociale”, assurant que le gouvernement “a mis en place l’ensemble des mécanismes financiers nécessaires pour assurer la durabilité de ces projets sociaux”.

Saluant le bilan d’étape du gouvernement, le président du groupe constitutionnel, démocratique et social, Belassal Chaoui, a mis l’accent sur l’importance de la durabilité financière des chantiers sociaux tout en appelant au maintien des équilibres financiers et au renforcement des investissements.

(avec MAP)