Les pharmaciens divisés sur le lancement des produits dérivés du cannabis

Le débat fait rage parmi les professionnels de la pharmacie au Maroc suite à l’annonce de la mise en vente imminente de produits dérivés du cannabis. Prévue pour la mi-juin, cette commercialisation suscite des avis partagés au sein de la communauté pharmaceutique.

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Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Maroc, a confirmé à Hespress que les préparatifs étaient en cours, bien qu’aucune date précise n’ait encore été communiquée aux pharmaciens. “Nous savons que ces produits arriveront bientôt dans les pharmacies”, a-t-il simplement déclaré. Il a également précisé que le ministère de l’Intérieur avait consulté son avis concernant la distribution, et il a recommandé que celle-ci se fasse exclusivement via les pharmacies pour assurer un contrôle strict et protéger la jeunesse et la société de l’usage abusif de ces substances.

Selon Guedira, ces produits, principalement utilisés comme compléments alimentaires et cosmétiques, ne nécessitent pas les mêmes précautions que les médicaments ordinaires. “La nature pratique de ces extraits les exempte des mesures supplémentaires appliquées aux autres formes de médicaments, surtout ceux destinés à des maladies spécifiques”, a-t-il expliqué.

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Cependant, Mohamed Al Hababi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, a exprimé des réserves quant à la transparence et à la préparation entourant cette initiative. “Aucune information ne nous a été communiquée concernant l’arrivée des extraits de cannabis dans les pharmacies”, a-t-il affirmé à Hespress. Il a également souligné l’importance d’une consultation préalable avec la confédération et les autres acteurs du secteur pour garantir une gestion participative et une distribution sécurisée.

Al Hababi a également mis en doute la clarté des informations disponibles sur les produits médicaux à base de cannabis, affirmant que “rien n’indique clairement dans quelle catégorie et quel tableau de médicaments ils seront classés”. Il a ajouté que sans une date précise et des informations complètes, il serait difficile de lancer ces produits en juin. “Il est essentiel de clarifier les modalités légales de cette distribution”, a-t-il conclu, tout en reconnaissant l’importance et le potentiel de ce projet.

Un responsable a également confié à Hespress que la première distribution, prévue pour la mi-juin, serait exclusivement réservée aux pharmacies pour garantir une surveillance stricte. Pendant ce temps, l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis (ANRAC) multiplie les réunions et les visites d’usines pour préparer cette transition.