Je demande à tout le monde, à commencer par le gouvernement d’Israël, mais aussi certains gouvernements européens, de ne pas intimider les juges, de ne pas les menacer, de ne pas essayer d’influer sur leur décision”, a déclaré Borrell dans une interview à la télévision publique espagnole TVE, appelant au “respect de la Cour pénale internationale”.
Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a annoncé lundi qu’il avait réclamé à la Cour des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que contre trois dirigeants du mouvement palestinien Hamas, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
Sa décision a provoqué des réactions véhémentes des intéressés, Netanyahu affirmant la “rejeter avec dégoût” et parlant d’un “nouvel antisémitisme”, alors que Gallant la qualifiait de “méprisable et ignoble”.
Borrell a défendu avec force le travail de la CPI, mais a surtout fustigé l’attitude du gouvernement israélien, lui reprochant de voir dans toute critique de son action une forme d’antisémitisme.
“Une chose est de critiquer le gouvernement de Netanyahu (…) et une autre est d’adopter des positions antisémites”, a lancé Borrell, dont les relations avec le gouvernement israélien sont notoirement tendues.
“C’est un appel que je fais à tous ceux qui se sont prononcés sur la décision du procureur”, a-t-il poursuivi. La demande d’émission de mandats d’arrêt est “une décision du procureur, ce n’est pas une décision de la Cour”, a rappelé le Haut-Représentant de l’UE pour la politique étrangère.
“Attendez que les juges prennent leur décision, et dans l’intervalle, je désapprouve, je rejette et je condamne les menaces (…) qui ont été faites contre les juges de la CPI, qui n’ont encore rien dit, ou contre le procureur, qui fait son travail”, a-t-il poursuivi.