Lors d’une réunion de la commission directrice pour la prévention et la lutte contre les incendies de forêt, tenue le 17 mai dernier, l’agence a précisé que les fonds seraient utilisés pour fournir les équipements nécessaires à la prévention des incendies. Cela inclut le renforcement des patrouilles de surveillance, l’entretien des pistes forestières, la création de pare-feu, et l’installation de points d’eau et de tours de guet.
Cependant, cette réduction budgétaire a suscité des critiques, notamment de la part de Rachid Fassih, expert en climat et président de l’association environnementale Paysage dans la région de Souss-Massa. Fassih a souligné l’importance cruciale de la sensibilisation et de l’éducation du public, un aspect qu’il considère comme négligé dans le budget actuel. “La sensibilisation est essentielle et doit être une priorité”, a-t-il déclaré.
Fassih a rappelé qu’une campagne de sensibilisation menée en 2018 dans la forêt d’Ida ou Tanane avait montré des résultats probants, avec une absence totale d’incendies dans les zones ciblées depuis lors. Cette campagne, menée en collaboration avec l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier, ainsi que les autorités locales, avait impliqué des activités de terrain, des caravanes de sensibilisation, et la mobilisation des communautés locales, y compris les associations, coopératives agricoles, et les écoliers.
La réduction du budget intervient dans un contexte où l’ANEP prévoit une augmentation significative des incendies de forêt en raison de la sécheresse persistante et des vagues de chaleur. Les incendies, qui sont fréquents dans les régions du nord durant l’été, sont exacerbés par la pénurie d’eau dans les barrages, ressource cruciale pour les équipes de lutte contre les incendies.
Le couvert forestier du Maroc, un espace naturel ayant des rôles sociaux, économiques et environnementaux essentiels, est sous pression constante. La combinaison de températures élevées, de faible humidité et de vents secs de type “Chergui” augmente considérablement le risque d’incendie, selon l’agence.
Les critiques adressées à la réduction du budget mettent en lumière la nécessité d’une approche globale incluant non seulement les moyens matériels et logistiques, mais aussi des initiatives de sensibilisation continues et renforcées. Pour Fasih, les mesures traditionnelles sont insuffisantes et doivent être complétées par des efforts de prévention impliquant la communauté à tous les niveaux.
