Parallèlement à ces négociations, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite, lors d’une nouvelle tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve après presque sept mois de guerre dans le territoire palestinien, qui le conduira aussi en Israël.
Au Caire, une réunion est prévue entre l’Égypte, le Qatar, deux des pays médiateurs avec les États-Unis, et le Hamas, qui doit donner sa réponse à une nouvelle proposition de trêve négociée entre Israël et l’Égypte, après des mois de discussions infructueuses.
“Il est trop tôt pour parler d’une atmosphère positive dans les négociations. Le mouvement a reçu la réponse israélienne et est dans une phase de consultations afin d’y répondre”, a déclaré à l’AFP Zaher Jabareen, membre du bureau politique du Hamas et de l’équipe de négociateurs attendue dans la capitale égyptienne.
Ce responsable a réitéré les exigences du mouvement islamiste, à commencer par un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu’Israël a toujours refusé d’envisager.
“La possibilité d’un succès ou d’un échec sera déterminée par la capacité à parvenir à une décision sur un cessez-le-feu permanent, un retrait (israélien) de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d’échange qui lève toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes”, a-t-il dit.
Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, avant d’autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.
Le site d’information américain Axios a indiqué qu’Israël réclamait la libération, pour des motifs humanitaires, des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé. Selon Axios, le Hamas affirme que seulement 20 otages répondent à ces critères. Le site ajoute que le nombre de jours de trêve serait égal à celui des otages libérés.
Dans le cadre des efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre, Antony Blinken est attendu cette semaine en Israël, où il s’était rendu pour la dernière fois en mars, ainsi qu’en Jordanie. Le secrétaire d’État est arrivé ce lundi à Ryad, où se tient une réunion du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.
Invité à l’événement, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé dimanche Washington à empêcher Israël de lancer une offensive contre Rafah. “L’Amérique est le seul pays capable d’empêcher Israël de commettre ce crime”, a-t-il déclaré.
“S’il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l’opération à Rafah”, a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, samedi à la chaîne israélienne N12. “S’il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons”, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour libérer les otages et vaincre le Hamas, qui a regroupé selon Israël quatre bataillons dans cette ville frontalière avec l’Égypte, transformée en un immense camp de réfugiés.
De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang en cas d’offensive sur Rafah, qui est aussi le principal point d’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.
Face aux difficultés d’acheminement de l’aide par la route, notamment vers le nord de Gaza, plusieurs pays participent à des opérations de parachutage, tandis que les États-Unis ont commencé à construire un quai flottant face au littoral qui devrait être opérationnel d’ici “deux à trois semaines”, selon Washington.
Lors d’un échange téléphonique dimanche, Biden et Netanyahu ont “discuté d’une augmentation de l’acheminement de l’aide humanitaire” à Gaza, “notamment via des préparatifs pour l’ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord” du territoire côtier, selon la Maison Blanche.