Les producteurs de tomates dénoncent une “situation largement favorisée par des accords douaniers inopérants” et par “une législation sur l’information de l’origine des fruits et légumes largement insuffisante”, dans un communiqué de l’organisation Légumes de France, association spécialisée de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).
Une petite dizaine de producteurs ont ainsi collé vendredi matin des autocollants “Maroc” sur les tomates mises en vente à l’Intermarché de Bon-Encontre, dans l’agglomération d’Agen (Lot-et-Garonne).
Cette opération visait à “sensibiliser le consommateur et mettre en avant la production française”, alors que les premières tomates hexagonales arrivent sur le marché, affirme Nathalie Binda, agricultrice du Lot-et-Garonne, qui regrette que l’origine des tomates cerises soit “marquée en tout petit sur le côté de la barquette”.
Des pesticides interdits en France
Jonas Holaar, producteur de tomates dans ce département du Sud-Ouest souvent présenté comme le “verger de la France”, dénonce une “concurrence déloyale”, évoquant le coût très bas de la main-d’œuvre marocaine et l’utilisation de pesticides interdits en France “depuis plus de trente ans”.
À Brest, une vingtaine d’agriculteurs ont mené une action similaire, selon un porte-parole de l’organisation Tomates et concombres et légumes de France. Une dizaine d’autres ont également collé des étiquettes orange “Origine Maroc” sur des barquettes de tomates cerises dans deux grandes surfaces de la métropole rennaise.
“On dénonce aussi cet accord de libre-échange entre l’Europe et le Maroc, grâce auquel il peut exporter des tomates en Europe sans quasiment aucun droit de douane”, a déclaré à l’AFP Ronan Collet, président de la section légumes de la FDSEA 35.
Ces actions font écho aux propos tenus par le secrétaire général de Légumes de France en juin dernier sur BFM TV. “Les producteurs français sont en colère, ils mènent des actions depuis hier après-midi et aujourd’hui dans les rayons des supermarchés”, expliquait-il. Et d’ajouter : “On trouve inacceptable d’avoir autant de tomates marocaines sur les étals en pleine saison de production française qui, de plus, ne sont pas identifiées.”
Les exportations de tomates n’inquiètent pas seulement les producteurs français mais aussi espagnols qui occupaient autrefois une position dominante sur le marché européen des tomates.