Après 2023, Copernicus et l’OMM s’inquiètent de la vulnérabilité de l’Europe face au dérèglement climatique

L’observatoire européen Copernicus et l’Organisation météorologique mondiale ont publié ce lundi un rapport qui met en garde sur la vulnérabilité de l’Europe après une année 2023 record à tout point de vue.

Par

Une femme et son chien fuyant les flammes qui approchent de Pefki sur l'île d'Eubée, la deuxième plus grande île de Grèce, le 8 août 2021.
Une femme et son chien fuyant les flammes qui approchent de Pefki sur l'île d'Eubée, la deuxième plus grande île de Grèce, le 8 août 2021. Crédit: Angelos Tzortzinis / AFP

L’Europe a connu en 2023 un nombre record de jours où la chaleur ressentie a été “extrême” pour les corps humains, à cause de températures au-delà de 35 °C ou 40 °C, selon un rapport de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi 22 avril.

L’année 2023 a atteint un nombre record de jours de ‘stress thermique extrême’, c’est-à-dire de journées où la ‘température ressentie’ a dépassé l’équivalent de 46 °C”, indique ce document, relevant que l’indice de “stress thermique” prend en compte l’effet sur le corps humain de la température, aggravé par des facteurs comme l’humidité, l’absence de vent ou la chaleur du béton urbain.

Nous observons une tendance à la hausse du nombre de jours de stress thermique en Europe, et 2023 n’a pas fait exception” avec ce nouveau record, qui n’est toutefois pas quantifié dans le rapport, a déclaré à cet égard Rebecca Emerton, climatologue à Copernicus.

Températures et phénomènes météorologiques extrêmes

Le 23 juillet, au plus fort de la canicule, 13% de l’Europe connaissait un degré au moins de stress thermique, du jamais-vu. La chaleur extrême a notamment frappé le sud de l’Europe, où la température de l’air a atteint jusqu’à 48,2°C en Sicile, soit 0,6 degré de moins que le record continental.

Outre les canicules, le continent a subi de nombreux phénomènes météorologiques extrêmes au cours de l’année : deux millions de personnes ont été touchées par des inondations ou des tempêtes, des sécheresses sévères ont affecté la péninsule ibérique et l’est de l’Europe et le plus grand incendie de forêt de l’histoire du continent a dévasté 96.000 hectares en Grèce, souligne le rapport.

Ces catastrophes ont coûté 13,4 milliards d’euros, à 80% imputables aux inondations lors d’une année marquée par des précipitations très au-dessus de la moyenne, notent les deux institutions.

Le danger des fortes chaleurs

Au niveau mondial, 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, sous l’effet du changement climatique accentué par le retour du phénomène cyclique El Niño. Et la température des océans, qui absorbent 90% de l’excès de chaleur provoqué par l’humanité, se maintient à des chaleurs inédites depuis un an.

Le rapport note qu’associées au vieillissement de la population et à l’accroissement du nombre de citadins — davantage exposés aux canicules —, ces fortes chaleurs auront de graves conséquences pour la santé publique. Il alerte les pouvoirs publics sur l’état des mesures actuelles contre les canicules bientôt insuffisant.

à lire aussi

(avec MAP)